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Au Cégep de Saint-Jérôme

Le Quartier général de l’audace

Une pépinière pour la relève entrepreneuriale a ouvert ses portes le 13 octobre dernier au centre-ville de Saint-Jérôme. Dans ses locaux flambant neufs, ce laboratoire d’idéation d’entreprises offrira une foule de services aux étudiants et aux jeunes diplômés du cégep qui souhaitent se lancer en affaires.

Par Élise Prioleau, Portail du réseau collégial

Les locaux du Quartier général de l’audace (QGDA) ont été imaginés pour favoriser le travail d’idéation d’entreprises. Conçus à aire ouverte et dotés d’une cuisine, ils pourront recevoir des conférences publiques et des lancements. Un espace a aussi été aménagé pour permettre aux entrepreneurs de tester leurs produits et leurs services auprès du grand public dans le cadre de boutiques éphémères.  

La création du QGDA a été l’occasion pour le Cégep de Saint-Jérôme de lancer son Parcours Audace, un parcours de 18 mois. L’étudiant choisi sera accompagné par un conseiller en entrepreneuriat pour mettre sur pieds son entreprise, une bourse de 5 000 dollars à la clé. Quatre étudiants suivent déjà ce parcours. À ce premier projet, s’ajoutent les bourses Audace, d’une valeur de 10 000 dollars.

« Les bourses Audace, offertes par M. Érik Péladeau, seront remises à des étudiants qui souhaitent lancer ou acquérir une entreprise. C’est une bourse qui est accompagnée d’un mentorat et qui prévoit l’accès gratuit à une foule de professionnels, comme un comptable, un avocat, un notaire et des publicités gratuites dans les médias locaux », explique Joël Bouchard, directeur de la Fondation du Cégep.

Avec des entrepreneurs de la région

Le Quartier général de l’audace est le produit d’une collaboration entre le Cégep de Saint-Jérôme et des entrepreneurs de la région soucieux de former une relève entrepreneuriale. Bernard Casavant de la Fondation Monique et Bernard Casavant ainsi que Philippe Fugère, conseiller principal de l’entreprise le Studio Weekend ont été les premiers à participer à la création du QGDA, et sont coprésidents de la campagne majeure de financement.   

« En 2017, lors de notre planification stratégique, nous avons eu le souhait de développer davantage l’entrepreneuriat chez nos étudiants, et idéalement de travailler avec notre communauté. La même année, l’entrepreneur et philanthrope M. Casavant a manifesté le souhait de développer une pépinière d’entrepreneurs. Il y a eu un concours de circonstances extraordinaire », raconte Nadine Le Gal, directrice générale du Cégep de Saint-Jérôme.

Tout comme M. Casavant, un nombre impressionnant d’entrepreneurs des Laurentides ont répondu présents à l’appel du Cégep de Saint-Jérôme et de sa fondation. Parmi ceux-ci figurent Desjardins, la Banque Nationale, la Banque Royale et DLGL technologie. La Ville de Saint-Jérôme fait également partie des bailleurs de fonds. Tant et si bien qu’une somme de 2,5 millions de dollars a été amassée dans le cadre de la plus grande campagne de financement de l’histoire de la Fondation du Cégep. Une somme qui a permis au cégep de doter le Quartier général de l’audace de locaux ultramodernes à Saint-Jérôme.

La Fondation du Cégep de Saint-Jérôme prévoit réaliser d’autres collectes de fonds pour ouvrir deux antennes du Quartier général de l’audace près de ses campus de Mont-Laurier et Mont-Tremblant.

Une jeune entreprise de créations de bijoux

Félicia Dunford fait partie des trois étudiants qui ont été sélectionnés cet automne pour entreprendre le Parcours Audace. Étudiante en Soins infirmiers, elle a posé sa candidature dans l’espoir de consolider son entreprise de création de bijoux personnalisés, Whateve.a.

« Pour moi, c’était une opportunité en or. Je me suis inscrite au concours, j’ai fait un pitch de vente devant un jury. J’étais chronométrée, c’était assez stressant. Il y avait trois gagnants et j’ai été sélectionnée. Grâce à ça, j’ai reçu une bourse de 5000 dollars. Je suis très choyée et très contente », se réjouit la jeune entrepreneure.

Félicia Dunford est mentorée cette année par Luc Boulanger, consultant en démarrage d’entreprise. « Ma prochaine grande étape est de créer mon site web. On y va une étape à la fois. Les gens qui s’occupent du Parcours Audace nous encouragent à prioriser nos études », relate Félicia Dunford. L’étudiante a eu l’occasion de visiter les locaux du QGDA et d’y rencontrer les autres étudiants sélectionnés. « Le fait de rencontrer d’autres jeunes entrepreneurs, c’est motivant. On se donne de la rétroaction et du support », témoigne-t-elle.

Un engouement au cégep  

En septembre dernier, le Cégep de Saint-Jérôme a sondé la fibre entrepreneuriale de 1600 étudiants. 40 % d’entre eux ont dit avoir l’intention de démarrer leur propre entreprise.

« On le sait, les étudiants qui s’impliquent au parascolaire, et qui vivent leur passion au cégep, réussissent mieux et sont plus motivés. » Nadine Le Gal

« Notre surprise a été de constater qu’on a des étudiants de tous les programmes qui ont un intérêt pour l’entrepreneuriat. Plus de 400 répondants ont manifesté un intérêt marqué pour l’entrepreneuriat », explique Nadine Le Gal.

Pour la direction du cégep, le fait d’accompagner les étudiants dans la réalisation de leurs rêves s’inscrit dans un parcours vers la réussite scolaire. « On le sait, les étudiants qui s’impliquent au parascolaire, et qui vivent leur passion au cégep, qu’elles soient sportives ou entrepreneuriales, réussissent mieux et sont plus motivés », explique la directrice générale. « On souhaite que ce projet-là inspire nos futurs étudiants entrepreneurs, et qu’ils aient le goût de venir au Cégep de Saint-Jérôme avec une visée entrepreneuriale dans le cadre de leur parcours au cégep. On veut devenir une référence », soutient-elle.

Le Quartier général de l’audace est un projet prometteur, qui a permis de rallier la communauté étudiante et entrepreneuriale des Laurentides autour d’un même projet porteur : créer une relève en entrepreneuriat. « C’est fascinant de voir un tel engouement, aussi bien de la part de nos étudiants que du monde des affaires dans la région. C’est un projet qui a pris une ampleur inespérée en peu de temps et ce n’est que le début », conclut Joël Bouchard, fier du travail accompli et optimiste pour l’avenir.