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2,6 millions $ du fédéral pour la recherche en agriculture biologique au CETAB + du Cégep de Victoriaville

1er avril 2001- Nouvelle Union - Hélène Ruel 

L’espérance s’est muée en réalité. Le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+) du cégep de Victoriaville a obtenu l’aide financière de 2,3 millions $ du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) afin de mener cinq projets de recherche en agriculture biologique.

Plus encore, du même organisme fédéral, mais en provenance d’un autre programme, le CETAB+ bénéficiera aussi de deux contributions totalisant 296 116 $ pour acheter l’équipement et les instruments de mesure lui permettant de réaliser ses projets de recherche, notamment au verger du Boisé des frères, propriété de la Ville de Victoriaville.

Cet énorme coup de pouce fédéral constitue un fait assez exceptionnel dans l’histoire du Cégep, selon le directeur général Vincent Guay. Il donne une belle erre d'aller au CETAB+, créé il y a un peu plus d’un an, grâce au soutien du cégep, de la Conférence régionale des élus et du ministère québécois de l’Agriculture. Au-delà de sa mission d’enseignement, le Cégep œuvre dans le secteur de la recherche… depuis 27 ans avec EQMBO Entreprises, a rappelé M. Guay.

Les cinq projets de recherche soutenus par le CRSNG devraient avoir des retombées bénéfiques à plusieurs points de vue, explique Serge Préfontaine, coordonnateur du CETAB+. «Les fermes biologiques, dont on dit qu’elles sont trop peu nombreuses au Québec, ne méritent pas que des médailles. Les producteurs ont aussi besoin de support pour bien gagner leur vie et être plus efficaces.»

Il a ajouté que la recherche appliquée constitue un stimulant pour le Cégep, pour les entreprises en particulier, l’agriculture biologique en général, ainsi que pour les profs et les étudiants du département en agriculture.

Il parle de «recherche appliquée» parce que c’est justement dans les «champs» d’une vingtaine de fermes du Centre-du-Québec que seront menés les projets.

En gros, les cinq projets concernent le secteur des grandes cultures et celui de la production maraîchère, a précisé l’agronome Anne Weill. Ces secteurs ont été choisis en raison des besoins identifiés par les producteurs centricois et de l’expertise que l’on possède déjà chez nous.

La fertilisation avec les engrais verts de légumineuses, la mise au point de techniques de production en grands tunnels, l’utilisation de différentes sous-soleuses pour diminuer la compaction des sols, l’essai de six variétés ancestrales de pommes résistantes à la tavelure au Boisé des frères et la recherche de techniques pour réduire des mauves herbes envahissantes dans les cultures feront l’objet et le sujet des recherches.

L’enveloppe de 2,3 millions $ devant couvrir cinq années de recherche servira à financer le temps des chercheurs et des techniciens, à couvrir les frais administratifs, à acheter certains appareils et à diffuser les résultats.

Les deux autres contributions totalisant près de 300 000 $ évitent au CETAB+ d’avoir à trouver d’autres sources de financement pour acheter tout l’attirail de sarcloir, rotoculteur, tunnels et instruments d’analyse dont on aura besoin. Ces équipements serviront aussi à d’autres travaux, comme ceux que l’on doit mener au «laboratoire» que devient une partie du Boisé des frères pour les étudiants en agriculture du Cégep.

Blagueur, Serge Préfontaine a lancé que pour obtenir l’accréditation et l’aide financière du CRSNG en un temps record, «on n’a pas eu peur de faire des coalitions!», évoquant tous ces gens du Cégep, des institutions et organismes du Centre-du-Québec ayant contribué à bonifier le dossier du CETAB+.

L’octroi de l’aide fédérale démontre que «le CETAB+ est actif, qu’il mérite d’être soutenu et reconnu», dit le directeur général, Vincent Guay, espérant qu’un jour l’organisme décroche son statut de Centre collégial de transfert et de technologie (CCTT) du ministère de l’Éducation. Il reconnaît que le cégep d’ici est déjà bien pourvu, possédant deux CCTT, EQMBO Entreprises et son CISA (Centre d’innovation sociale en agriculture) alors que bien d’autres collèges rêvent encore d’en avoir tout au moins un.