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Lettre ouverte du Cégep John-Abbott - La formation collégiale en soins infirmiers : une flexibilité et une compétence a la hauteur des besoins de la société

Le mercredi 2 novembre 2011
Le Cégep John-Abbott souhaite mettre au clair un certain nombre de faits et d’opinions à propos de la formation collégiale des infirmières, un des nombreux sujets qui alimentent présentement l’actualité politique et sociale.

Il est devenu chronique et ce, depuis plusieurs années, qu’on remette en cause la formation collégiale en Soins infirmiers. Non pas en termes des enseignements et des stages qui y sont donnés, mais du point de vue du nombre d’heures qui est requis à la formation d’une infirmière compétente. Tout en disant cela, on préconise évidemment la formation universitaire pour tous les infirmiers et infirmières. On propose en effet qu’à la suite des 3 années de DEC, l’étudiante poursuive avec 2 autres années à l’ordre universitaire avant d’avoir le droit de pratiquer.

De la compétence requise

Mais qu’est ce qu’ajouteraient ces deux années supplémentaires, au juste? Présentement, au sortir des trois années de DEC, les étudiants doivent réussir l’examen de l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec. Or, cet examen est exactement le même que celui auquel sont soumis les bacheliers. Fait à noter, les étudiants du Cégep John-Abbott réussissent cet examen dans le top 25 et leurs collègues des autres collèges performent aussi souvent mieux que les bacheliers. On peut penser qu’un tel examen devrait, s’il n’avait qu’une fonction, établir qu’une personne est apte à exercer le métier tant au niveau de la maîtrise de concepts que celle des pratiques. Mais qu’est ce qui a tant changé?

De plus, lorsque l’OIIQ soutient que ce baccalauréat est requis partout ailleurs au Canada et à l’international, encore là quelques interrogations surgissent. Pourquoi alors est ce que nos étudiantes, une fois terminé leur DEC au Québec, ont-elles le droit de pratiquer ailleurs au Canada sans autre formalité? On peut aussi comparer le Québec à la France, mais d’autres exemples dans le monde démontrent que le niveau des bacs est fort différent d’un pays à l’autre. On aurait tort de considérer le BAC comme panacée sans autre considération.

Une réponse à la pénurie d’infirmiers et d’infirmières

Le discours de madame Desrosiers parle invariablement du nombre d’heures qu’il faut pour former une infirmière, mais reste évasif sur les acquis qui accompagneraient ces heures supplémentaires. En termes de justifications, elle évoque le vieillissement de la population et le nombre de maladies chroniques. Il appert que ces deux états de fait sont réels, mais justifient plutôt qu’on augmente l’attrait pour cette profession et conséquemment le nombre d’infirmières. Ils justifient qu’on use de souplesse et de sagesse.

Il faudrait au contraire voir que les collèges du Québec permettent de former des infirmières sur tout le territoire et constituent, à coup sûr la meilleure solution pour répondre au problème de pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur. Les cégeps sont partout au Québec et donnent déjà une bonne formation aux infirmiers et infirmières.

Puisque plus de 90 % de nos finissants trouvent un emploi dans les établissements de santé et qu’ils ont la confiance de la population et des employeurs, pourquoi faire un choix qui contribuerait à alourdir encore davantage le système en leur imposant deux années d’études de plus? Pourquoi ne pas encourager la poursuite d’études universitaires dans le cadre du DEC-BAC avec cette souplesse qui consiste à donner aux finissants le choix de travailler partiellement et de poursuivre des études? Pourquoi priver la société des bons services de certaines personnes qui n’ont pas nécessairement le goût, les ressources ou le choix de vie pour continuer des études universitaires?

Au moment de choix difficiles pour la société québécoise, serait-il rationnel et intelligent d’abonder dans le sens d’une proposition qui ne présente aucun fondement basé sur l’analyse du marché du travail et de la profession?

Serait-il rationnel de nous donner un modèle qui consisterait à dévaloriser l’excellent travail qu’accomplissent des milliers d’infirmières et infirmiers? Tout ça parce qu’on dit vouloir faire comme les autres. Et si on avait la meilleure formule?

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