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Rapport d’étape apprécié

4 mars 2014 - Par Raymond-Robert Tremblay, directeur général du Cégep de Trois-Rivières - Préparons-nous au changement. Le 11 février dernier, Guy Demers, président du chantier sur l’offre de formation collégiale, a publié un rapport d’étape qui a été accueilli favorablement aussi bien par la Fédération des cégeps, la CSN, que la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

Dans le contexte d’une décroissance démographique déjà amorcée, qui aura d’importantes conséquences en région, il est important d’améliorer l’attractivité des études collégiales, ne serait-ce qu’en fonction de l’évolution prévisible du marché du travail. M. Demers propose diverses pistes d’action : la promotion concertée de la formation collégiale, l’adoption de mesures visant l’augmentation de la mobilité étudiante vers les régions et la centralisation de l’information concernant les places disponibles dans les divers programmes d’études techniques.

En matière d’accueil des étudiants étrangers, le rapport fait preuve d’audace, reprenant des préoccupations souvent exprimées, mais toujours ignorées. Le Québec est en retard, si l’on compare sa performance à celle des autres provinces canadiennes en cette matière. De fait, il faut s’assurer que les cégeps reçoivent une part plus importante des frais de scolarité payés par les étudiants étrangers, car ce sont les collèges qui organisent la plupart des missions et offrent les nombreux services dont ces étudiants ont besoin. Une meilleure collaboration avec les ministères concernés pourrait contribuer à diminuer les obstacles qui se dressent devant les étudiants étrangers et immigrants. Le Règlement sur le régime des études collégiales devrait être assoupli afin de reconnaitre la formation générale offerte dans les autres pays.

Un autre domaine où le Québec peine à se hisser au niveau nord-américain est la formation à distance, malgré l’existence de Cégep@distance et de nombreuses initiatives locales, dont celles du Cégep de Trois-Rivières. À titre d’exemple d’information concertée, le portail Web d’Ontario Learn représente un modèle. Une action conjointe est requise, mais surtout un meilleur financement des services.

Comment faire en sorte d’assurer la viabilité des collèges en région et l’accessibilité de l’enseignement collégial sur tout le territoire? Les recommandations du rapport sur la gestion de l’offre de formation sont prudentes et concernent surtout l’amélioration des règles d’autorisation, en particulier en considérant l’enseignement public et l’enseignement privé dans une même règlementation. Collaboration, souplesse, autonomie locale, innovation, redéfinition du rôle régulateur du ministère de l’Enseignement supérieur seront nos guides.

Jusqu’à maintenant, M. Demers a habilement évité les aspects les plus controversés de son mandat, sur lesquels le rapport final devrait présenter ses recommandations en juin prochain. Dans son rapport final, M. Demers se penchera sur la structuration de la formation collégiale et en particulier sur la formation continue. Il sera finalement question de créneaux régionaux, de la complémentarité de l’offre et de sa viabilité. Ces questions sont plus délicates et mettront en évidence la diversité des intérêts et des points de vue.

Une chose demeure évidente, le réseau collégial vient d’entrer dans une période de changement nécessaire non seulement en raison des fluctuations démographiques en cours, mais aussi parce que le modèle actuel est entravé par sa rigidité règlementaire et qu’il peine à répondre rapidement aux défis posés par l’évolution rapide du marché du travail dans un contexte de mondialisation.

*Article publié dans le quotidien Le Nouvelliste du 4 mars 2014

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