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Le Devoir de philo - La démocratie, c’est la division, nous rappellerait Patocka


Professeur de philosophie au cégep de Victoriaville, l’auteur a fait paraître Phénoménologie de l’individualité (L’Harmattan, 2013).

19 avril 2014 | Rémy Gagnon |Cégep de Victoriaville / Le Devoir de philo - Le Devoir -

«La liberté est quelque chose de négatif, qui ne consiste pas seulement à exiger, à vouloir toujours davantage, mais à refuser, à nous surmonter nous-mêmes.» — Le philosophe Jan Patocka

Pour plusieurs analystes de la scène politique québécoise, notre démocratie est malade. Comme l’ont bien illustré les événements depuis le printemps 2012 jusqu’à la dernière campagne électorale, la démocratie est en crise en raison de la méfiance de la population envers ses institutions (en particulier chez les jeunes), sans parler de la question du taux de participation. Mais elle serait également en crise parce que les affrontements, les disputes et les divisions dénaturent l’esprit de la démocratie.

Il est fréquent, au Québec, de concevoir la politique comme chicaneuse, comme s’il devait exister un parallèle évident entre la démocratie et l’absence de désaccords. On voudrait, comme dans nos relations interpersonnelles, plus d’harmonie et moins de conflits. Cela est parfaitement humain.

Comme le soulignait Philippe Couillard durant la dernière campagne électorale, il n’est jamais agréable de se faire lancer de la boue, même quand on le mérite.

Mais sur le plan politique, on appelle sans doute de nos voeux quelque chose qui n’est pas dans l’ADN de la démocratie. Pour le philosophe tchèque Jan Patocka (1907-1977), la démocratie est essentiellement discorde et tension. Et l’idée de l’associer à la nécessité du consensus lui aurait paru incongrue.

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