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Créer une éolienne efficace en trois heures

Voir le  reportage de Michel Marsolais

On a déplacé beaucoup d'air, samedi à Polytechnique Montréal, lors d'un concours de fabrication d'éoliennes pour les élèves du niveau collégial. Il s'agissait de la quatrième compétition du genre, un événement destiné à susciter des vocations d'ingénieur.

Un texte de Michel Marsolais

Une centaine de cégépiens d'un peu partout au Québec ont participé à cette compétition, organisée par le département de génie électrique de Polytechnique Montréal. Quarante équipes ont dû lutter contre la montre pour créer une mini-éolienne efficace à partir de matériaux imposés par les organisateurs.

Le principe est simple : l'éolienne qui génère le plus d'électricité gagne.

« Dès que vous faites bouger un aimant tout près d'un fil électrique, automatiquement, ça produit de l'électricité. Donc on est certain que tous les étudiants vont repartir avec une éolienne qui produit de l'électricité. Le défi principal, c'est de faire tout ça en trois heures », explique Jean-Pierre David, professeur de génie électrique à Polytechnique Montréal.

Si le défi technique ne semble pas insurmontable, les contraintes du concours sont nombreuses. Et Polytechnique Montréal ne s'en cache pas : on veut susciter des vocations d'ingénieurs.

Un ancien participant confirme que cette compétition l'a aidé à faire des choix d'orientation.

« J'ai l'impression qu'il y a plus de fenêtres ouvertes par la suite. C'est pour ça que j'ai choisi le génie électrique », dit Olivier Maher, maintenant étudiant de premier cycle à Polytechnique Montréal.

« Il va y avoir une grande stabilité, voire une croissance de l'emploi, dans ce domaine-là. Ici, au Québec en particulier, avec les ressources qu'on a, on va avoir besoin d'ingénieurs électriques dans le domaine de l'énergie », estime Yves Goussard, directeur du département de génie électrique.
Des étudiants testent l'éolienne qu'ils ont fabriquée. Des étudiants testent l'éolienne qu'ils ont fabriquée.  Photo :  ICI Radio-Canada

Après la pression de la course contre la montre, les participants doivent monter sur scène pour mesurer le voltage généré par leur création.

Les apparences sont parfois trompeuses. La vitesse des pales de l'éolienne n'est pas toujours une bonne indicatrice du courant produit.

Le vent a finalement tourné du côté d'une équipe de Saint-Jérome, qui a réussi à générer 1888 millivolts pour mériter la première place.

« C'est vraiment intéressant, parce qu'on voit ça concrètement. Et c'est stimulant, surtout en compétition », de dire Simon Roberge, étudiant au Cégep de Saint-Jérôme et membre de l'équipe gagnante

Les trois gagnants - les Teslas - ont remporté une bourse de 2000 $.

Une équipe du Cégep de Saint-Hyacinthe a remporté 1000 $ pour la deuxième place, alors qu'un tandem des collèges Jean-de-Brébeuf et Marianopolis a terminé troisième.

Polytechnique compte 429 étudiants au baccalauréat en génie électrique, soit 9 % des étudiants de l'école.