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Un dimanche actif à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Montréal

21 mai 2016 | Article de Sophie Suraniti - publié par Le Devoir.com- Cahier spécial.

La chaise «Dezba» pour les guitaristes et les bassistes par Marc-André Talissé, un finissant du DEC
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Le campus montréalais de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie ne dérougit pas. Dans les ateliers, on coupe, on scie, on rabote… Dans les salles théoriques, on dessine sur ordinateur. Il y a de la vie au 5445, avenue De Lorimier ! Vingt-cinq ans que la matière bois y est enseignée et travaillée. Tous les jours. Vingt heures par jour. Y compris les dimanches.

« On a toujours l’impression que l’ébénisterie est un métier du passé qui utilise de vieux outils et de vieilles méthodes. Ce n’est plus du tout le cas ! » lance tout sourire Gilles Cloutier, enseignant et coordonnateur du Département d’ébénisterie du campus de Montréal de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. Rien qu’à voir la forêt d’ordinateurs qui couvre le troisième étage et une partie du deuxième, on comprend effectivement que le métier est entré dans la modernité. La fabrication assistée par ordinateur avec ses machines de découpe au laser ou à commande numérique pilotées par des logiciels spécifiques est apparue dans l’enseignement de l’ébénisterie à la fin du XXe siècle. L’école l’a intégrée dans ses formations seulement à la fin des années 90. À l’époque, de tels équipements coûtaient une fortune. Plus maintenant.

Qu’est-ce que l’informatique a amené au sein de la chaîne, de la conception à la fabrication ? L’ouverture de la boîte créative, la réduction de la dangerosité et le gain de temps lors de l’usinage. La création de motifs géométriques complexes pouvant être répétés à la perfection et à volonté ne prend plus un temps fou. « Bien sûr, certaines contraintes demeurent, mais elles se retrouvent ailleurs. Imaginez les compétences que cela demande en plus des notions de sécurité, des connaissances des matières premières ou en histoire de l’art ! » rappelle Gilles, qui, après 23 ans, connaît la maison comme les moindres recoins de ce meuble Louis-Philippe, une pièce d’étude obligatoire dans la formation. Aujourd’hui, un technicien en ébénisterie doit maîtriser une palette d’outils à la fois technologiques (le dessin assisté par ordinateur, la découpe au laser…) et traditionnels (les techniques classiques d’assemblage).

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