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Opinion - Sciences de la nature: des amalgames faciles et non fondés

Texte publié dans Le Devoir.com,12 avril

Photo: Michaël Monnier Le Devoir «Il est faux de prétendre que cette révision ne vise qu’à augmenter les taux de réussite et à faciliter l’entrée à l’université des étudiants en sciences de la santé», selon les auteurs.

Alexandre April, Wafaa Niar Dinedane, Martin Lepage, Daniel Tardif, Alain Toutloff
Membres du comité de rédaction du programme

12 avril 2018

Sont parues récemment dans les pages du Devoir deux lettres ouvertes au ton inutilement alarmiste au sujet de la révision du programme d’études Sciences de la nature au cégep. L’une annonçait « le chaos » et l’autre la « décapitation » du programme actuel, et par extension, la mise en péril de la formation scientifique de base des jeunes Québécois et l’avenir même des cégeps. Au moins trois rectifications s’imposent.

Contrairement à ce qu’affirme M. Richer, il est faux de prétendre que cette révision ne vise qu’à augmenter les taux de réussite et à faciliter l’entrée à l’université des étudiants en sciences de la santé. Le comité de rédaction a suivi un processus rigoureux et itératif, en s’appuyant sur un document qui a établi les attentes des universités. La principale préoccupation qui a animé les membres du comité tout au long de ces travaux était celle d’améliorer la qualité de la formation, et ce, en regard des attentes des universités. Une telle affirmation de la part de l’auteur est dénuée de fondement et traduit une méconnaissance du processus de révision.

Le même auteur suggère que des pressions politiques agiraient sur la révision du programme, avec pour objectif de faire disparaître la formation de base et peut-être même la formation préuniversitaire au cégep. Cette insinuation laisse planer un doute sur l’intégrité du comité et le sérieux de la démarche, tout en suggérant qu’il y aurait des intentions inavouées. Loin d’avoir été l’objet d’une quelconque pression d’ordre politique, les enseignants du comité ont même été agréablement surpris d’avoir les coudées aussi franches dans la réalisation de leur mandat. La seule représentante du ministère au comité de rédaction avait pour rôle de s’assurer de la coordination des travaux entre les instances consultatives du programme (le comité-conseil et le Comité des enseignantes et des enseignants), du respect des balises techniques liées au format d’écriture et à leur insertion dans un document ministériel officiel. Nous l’affirmons tous d’une seule voix : le processus s’est déroulé sans aucune ingérence politique ! Pourquoi une telle méfiance ? Et surtout, pourquoi l’alimenter à ce stade-ci de la consultation ?

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