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Ne le quitte pas ! Êtes-vous inquiet pour l’avenir du Québec ?

Article publié par La Presse.ca - Alexandre Sirois

La Fédération des cégeps, elle, l’est. C’est le message pressant qu’elle a lancé récemment lors d’une rencontre éditoriale à La Presse et qu’elle tente, parallèlement, de transmettre à nos élus.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Au cœur des préoccupations de la Fédération des cégeps se trouve le fait qu’encore trop de Québécois décrochent.

Au cœur de ses préoccupations : le fait qu’encore trop de Québécois décrochent. Oui, au cégep aussi. Pas seulement au secondaire.

C’est un constat aussi paradoxal que dérangeant puisque de plus en plus d’emplois nécessitent une formation postsecondaire.

En 2017, ce fut le cas de plus de 80 % des emplois créés au Québec. Huit sur dix !

C’est aussi vrai que la terre est ronde : le système d’éducation supérieur est de plus en plus important pour la société québécoise. D’où l’urgence de se pencher sur les difficultés des cégépiens en matière de persévérance.

En général, on s’en préoccupe encore trop peu. La Fédération des cégeps le confirme.

Elle estime par exemple que les sommes injectées dans son réseau chaque année pour aider les élèves à besoins particuliers oscillent autour de 40 millions, alors qu’on parle de quelque 2 milliards au secondaire et au primaire. Comme le jour et la nuit.

Les problèmes sont pourtant indéniables. Le taux d’obtention d’un diplôme d’études collégiales deux ans après la durée prévue du programme initial n’est que de 63 %. Et c’est vrai tant pour la formation préuniversitaire que pour les techniques.

Ce chiffre est le plus récent dont nous disposons, celui de la cohorte ayant commencé son cégep en 2009. Dix ans plus tôt, ce taux était de 62 %. Ce qui signifie que depuis les années 90, la courbe s’est stabilisée. Le Québec a fait du surplace.

Interrogez les acteurs du réseau et les experts : ils vous diront que la période de rigueur budgétaire traversée lors du dernier mandat du Parti libéral a fait très mal. Par exemple, comme au secondaire et au primaire, les professionnels ont écopé. Des postes de psychologues, notamment, ont été supprimés.

Ironie du sort, le réseau a dû se serrer la ceinture alors que le nombre d’élèves ayant des besoins particuliers, dont ceux qui ont des troubles d’apprentissage, a bondi ! En 10 ans, soit de 2007 à 2017, il est passé de 1303 à 17 872.

Mais ces mêmes acteurs et experts vous diront aussi que le problème est plus profond et plus complexe que les effets des restrictions budgétaires.

Et que pour convaincre les cégépiens de persévérer, il faudrait d’abord comprendre pourquoi ils abandonnent si souvent leurs études trop tôt.

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