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La Fédération des cégeps comparaît devant le Comité des langues officielles

Avril 2022 - 5 Après s'être présentée devant le Comité de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes, le 1er février dernier, la Fédération des cégeps a comparu hier après-midi devant le Comité permanent des langues officielles pour aborder des enjeux similaires, en lien avec le recrutement des étudiants internationaux.

Répondant ainsi à l'invitation de ce comité de la Chambre des communes, Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération, a notamment expliqué l'importance pour les cégeps d'accueillir des étudiants et des étudiantes internationaux francophones face aux enjeux de décroissance démographique et de maintien de la vitalité des programmes d'études, soulignant aussi leur apport précieux tant pour enrichir le tissu social que pour favoriser l'ouverture au monde de leur communauté d'accueil. Il a rappelé en outre qu'en accueillant ces étudiants et ces étudiantes, on favorise collectivement une occupation saine et en français du territoire québécois, sans oublier que plusieurs de ces étudiants et étudiantes contribuent à la diminution des pénuries de main-d'oeuvre, une fois leurs études terminées.

Or, a expliqué la Fédération, comme elle l'avait fait devant l'autre comité, les procédures d'immigration sont devenues un obstacle majeur à l'attraction et à la rétention de ceux et de celles qui choisissent de venir étudier dans un cégep au Québec. À cet égard, elle a soutenu à nouveau que la situation apparaît particulièrement problématique en ce qui concerne les étudiants qui viennent des pays de l'Afrique francophone et que les taux de refus semblent particulièrement élevés, non seulement lorsque les candidats et candidates proviennent de ces pays, mais également lorsque le cégep constitue le niveau d'enseignement auquel ils se destinent. La situation résulte-t-elle d'une perspective systémique du processus d'immigration envers les pays de l'Afrique francophone et d'une méconnaissance du système d'enseignement canadien francophone? Est-ce qu'un biais de traitement des permis d'études et d'enjeux opérationnels du système d'immigration pourraient expliquer la situation, s'est demandé la Fédération, ajoutant que celle-ci ne pouvait de toute façon plus durer.

En plus du recrutement, les obstacles migratoires nuisent à la rétention des diplômés des cégeps, a poursuivi la Fédération, expliquant que la majorité de ces diplômés qui souhaitent s'installer au Québec postulent au Programme de l'expérience québécoise pour les travailleurs ou pour les diplômés du Québec et, dès qu'ils sont sélectionnés par le Québec, demandent ensuite la résidence permanente. Or les délais de traitement d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour ces personnes sont de plus de deux ans, alors que les délais pour les travailleurs qualifiés sélectionnés par le fédéral, les candidats des provinces sélectionnés par Entrée express ou les candidats du programme d'immigration du Canada atlantique ne sont que de six mois, a-t-elle signalé. Les délais imposés aux travailleurs qualifiés du Québec, diplômés des cégeps, sont extrêmement dommageables pour l'intégration et la rétention de ces derniers, en plus d'avoir une forte incidence sur la réputation du Québec et du Canada parmi les bassins de recrutement francophones partout dans le monde, a-t-elle insisté.

Devant ces états de fait, la Fédération a demandé au Comité permanent des langues officielles de s'assurer que le traitement des demandes de permis d'études est équitable, juste et transparent pour tous les individus, que les initiatives d'IRCC favorisant l'immigration francophone n'induisent pas un esprit de compétition entre les différentes communautés francophones du Canada et que tout programme destiné à attirer des francophones au Canada soit mis en oeuvre selon une vision équitable et de manière à augmenter le nombre total de francophones au pays.