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Le journal La Pige du Cégep de Jonquière honoré par Les amis du Devoir

Entrevue de Marie Lacoursière avec Madame Cathy Tremblay, enseignante au programme Art et Technologie des médias (ATM) du Cégep de Jonquière

L’Association des amis du Devoir a fait son apparition en 1914. Pendant plusieurs années, elle a nourri l’idée de lancer un concours de journalisme étudiant. En 2012 « Le Devoir de la presse étudiante » voit le jour avec l’objectif d’inspirer les jeunes journalistes et communicateurs en herbe à développer leur pensée critique et à prendre part aux débats de société. À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de presse, du 1er mai dernier, Le Devoir de la presse étudiante a remis quatre prix! Des publications et des étudiants du collégial ont alors été mis à l’honneur. Une des récompenses du volet collégial a été remise au journal La Pige du Cégep de Jonquière.

La Pige du Cégep de Jonquière lu depuis 36 ans

Le journal La Pige existe depuis 1978. Les enseignants estimaient dès lors qu’il était important que les étudiants inscrits au programme Art et Technologie des médias (ATM) aient leur journal afin qu’ils puissent vraiment se coller à la réalité du travail. Monsieur Michel Laprise, enseignant à l’époque, aujourd’hui à la retraite, a pris les mesures requises pour que le projet se concrétise, rappelle madame Cathy Tremblay, enseignante au programme. « En septembre 1978, la première édition du journal voit le jour. Il est publié à raison de 10 000 exemplaires. Il était prévu à l’époque de le publier hebdomadairement. La réalité s’est cependant rapidement imposée. La tâche était trop lourde pour les étudiants et les professeurs qui jouent un rôle pédagogique et d’accompagnement de première importance dans l’aventure. La vitesse de croisière fut donc ajustée. Le journal est devenu un bimensuel imprimé à raison de 5000 exemplaires, et ce sont les finissants de troisième année en journalisme qui en assurent l’édition. »

Un journal régional qui traite de l’actualité locale

La Pige est un journal régional qui traite de l’actualité locale du Saguenay et du Lac-Saint-Jean, explique Cathy Tremblay. « Lors de la remise du prix, il a été reconnu comme un journal de qualité professionnelle qui rivalise avec d’autres hebdomadaires régionaux soucieux de l’intérêt public. Les étudiants qui s’y investissent sont ainsi à la recherche de nouvelles qui touchent le public de la région. En plus de la version imprimée, l’équipe journalistique alimente une version électronique». Dans la cadre de la formation des étudiants, le journal est un outil pédagogique de première importance auquel tous les étudiants doivent participer et adhérer. Dans le cadre du cours Journalisme écrit, leur contribution est sollicitée à l’image de ce qui se fait dans un média professionnel. Les exigences sont donc élevées et le suivi, consciencieux de la part de l'équipe en place, mesdames Kathy Tremblay, Isabelle Labrie et monsieur André Talbot.

Un important travail de supervision

             

Dans un tel contexte, l’accompagnement des étudiants requiert pour l'équipe d'enseignant beaucoup de vigilance, assurent mesdames Tremblay et Labrie . « Nous devons faire confiance à nos étudiants, mais nous devons également les amener à vérifier et contre-vérifier leurs informations. Ils doivent démontrer un souci d’éthique professionnelle impeccable. Le travail de supervision requiert une acuité à toute épreuve. Si la motivation des élèves est stimulée du fait de voir leurs articles publiés, nous devons à titre d’enseignants nous assurer de la qualité des interventions conduites. Voir leurs nouvelles reprises par les médias régionaux enthousiasme les étudiants. Pour que cela se produise, ils se surpassent et bâtissent ainsi un porte-folio de grande qualité. »

Une reconnaissance signifiante pour tous

La reconnaissance reçue prend son sens tant chez les étudiants que chez le personnel enseignant. Au département et au programme ATM, chacun donne le meilleur, et ce, depuis le début de l’aventure, ajoute l’enseignante. « Les étudiants finissants de la cohorte 2014 sont ainsi fiers de leur parcours et tout aussi fiers de cette reconnaissance qui couronne les efforts des uns et des autres. Le journal La Pige occupe une grande place et joue un rôle important durant leur troisième année de formation. L’impact de ce laboratoire pratique sur les apprentissages et le cheminement des étudiants est signifiant. »

Maxime Tousignant, finissant de la cohorte 2014, en témoigne : « Le journal La Pige permet de mettre en pratique ce que nous avons appris durant nos deux premières années en ATM et s’inscrit dans la continuité de notre formation. C’est pour nous l’occasion de prendre conscience de la réalité du milieu journalistique, car les étudiants effectuent pratiquement le même travail que les journalistes. Il n’était d’ailleurs pas rare de rencontrer des journalistes du Quotidien, de Radio-Canada ou de TVA lorsque nous devions couvrir une conférence de presse. Le journal La Pige boucle parfaitement le programme et nous confronte à ce que nous avons appris en salle de classe. »

Pour Marie Chabot-Johnson, également au terme de sa formation, « faire partie d’un journal comme La Pige est essentiel. Comment être un bon journaliste si on ne fait jamais partie d’un journal, si on ne pratique jamais notre futur métier? Avec La Pige, j’ai pu me confronter à des sources réelles, et souvent non complaisantes. La plupart d’entre nous ont appris à respecter des heures de tombée plus strictes. Entre notre entrée en 3e année et notre départ, nous avons tous tellement progressé. Au début, nous étions de simples étudiants, en sortant nous étions de véritables journalistes ».

La publication bimensuelle représente un engagement et un travail d’importance pour les apprentis journalistes

La publication bimensuelle est essoufflante. « L’écriture des textes, dont le nombre varie d’une Pige à l’autre, doit respecter les heures de tombée, explique Maxime. La rédaction suppose la recherche de sujets se rapportant à la couverture des différentes chroniques reliées aux domaines arts & culture, sports, opinion, etc. Selon un échéancier déterminé et serré, il faut effectuer les démarches auprès des sources, écrire les textes, les corriger et savoir les vendre lors de la réunion de production. Les étudiants travaillent de plus au montage du journal de 16 pages inséré dans l’hebdomadaire régional Le Progrès Dimanche. Nous jouons dans ce contexte le rôle de chef de nouvelles qui décide des différents textes publiés dans le journal. Ce rythme nous rapproche étroitement de ce que vivent quotidiennement les journalistes et c’est extrêmement stimulant d’être toujours en alerte afin de trouver la nouvelle qui pourrait faire la une d’une édition. »

Le fruit d’un travail assidu

Plusieurs élèves et enseignants étaient présents lors de la remise du prix du 1ermai, extrêmement fiers que le journal La Pige soit comparé à un journal hebdomadaire. « C’est le but recherché dans chaque parution, poursuit l’étudiant. Nous voulons être compétitifs et pouvoir nous comparer aux médias de la région. Ce prix reflète le travail assidu des étudiants de troisième année, mais également de l’ensemble du programme ATM qui forme de futurs journalistes prêts à faire le saut sur le marché du travail. Je crois sincèrement que La Pige peut remporter ce prix annuellement. Le programme offert chez nous est en continuelle quête de perfectionnement. Il repose sur une équipe d’enseignants dévoués qui encadrent les étudiants afin qu’ils fournissent un travail exemplaire. Le programme mérite l’honneur qui lui est décerné, et je ne serais pas surpris qu’une nouvelle cohorte d’étudiants monte à nouveau sur l’estrade l’an prochain. »

Des défis à relever

« En septembre 2014, l’équipe dédiée au journal La Pige, madame Isabelle Labrie à la rédaction, monsieur André Talbot au montage et moi-même remettrons l’épaule à la roue avec un prix en main, se réjouit Cathy Tremblay. Dans leurs commentaires, les membres du jury nous recommandaient d’aller un petit peu plus loin, de pousser l’audace à présenter une mise en page un petit peu plus originale, d’opter pour un traitement visuel plus éclaté et qui nous démarquerait encore davantage de ce qui se fait dans les hebdos régionaux. L’obtention d’une bourse est liée à la reconnaissance que nous avons reçue. Nous comptons l’utiliser pour améliorer l’aspect visuel du journal. Nous avons déjà amorcé l’exercice cette année en ajoutant quatre pages d’impression couleur dans nos numéros. Grâce à la bourse obtenue, nous pourrons continuer à innover.

« Nous sommes donc très fiers de cette reconnaissance. Il est agréable et valorisant de voir le produit reconnu de si belle façon, conclut madame Tremblay. Nous sommes motivés à nous dépasser encore plus durant la prochaine année afin d’inciter nos élèves à s’améliorer. Isabelle et moi sommes journalistes. Nous avons pratiqué le métier pendant des années. Avec l’équipe départementale, nous assumons notre rôle de formateur avec passion et sommes déterminés à continuer dans ce sens. En équipe, nous pensons que cette reconnaissance provinciale pourrait prendre également sens chez les nouveaux inscrits en Art et technologie des médias. Nous souhaitons ainsi que ce mérite suscite de l’enthousiasme chez les étudiants de la cohorte 2014-2015. Ils relèveront avec nous le défi de faire aussi bien, sinon mieux. »

Merci à  Marie Chabot-Johnson et Maxime Tousignant, finissante et finissant  de la cohorte 2014 pour leur collaboration .






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