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La recherche : dans l’ADN du Collège Dawson


Entrevue avec Mme Kaila Folinsbee, coordonnatrice de la recherche au Centre de perfectionnement et de recherche du Collège Dawson.

Dans l’introduction du document Dawson College Annual Research Review (2013-2014), le directeur général, M. Richard Filion, affirme : « Les valeurs telles que l'accessibilité, la diversité, la collégialité, l'excellence et l'innovation ont une place de choix dans l'énoncé de notre mission. Au fil des décennies, cet engagement envers l'excellence et l'innovation de la part de la communauté du Collège Dawson s’est traduit par un niveau inégalé de soutien aux activités de recherche. Cette recherche est souvent fondamentale ou appliquée; elle crée de nouvelles connaissances et instaure parfois de nouvelles approches pédagogiques. Ces différentes initiatives se complètent pour créer une communauté de recherche véritablement productive. Cette volonté de soutenir le développement de la recherche fait grandement partie de l'ADN de notre Collège, et ce, pour une raison simple : la recherche est un moyen par lequel, en tant que communauté d'apprentissage, nous maintenons notre position à la fine pointe des connaissances. »

La réputation du Collège Dawson de soutenir la recherche et de constituer une communauté productive à cet égard est connue dans le réseau. Le Portail a voulu savoir sur quelles bases elle reposait et quels en étaient les acteurs. Kaila Folinsbee, coordonnatrice de la recherche au Collège Dawson s’est entretenue avec nous de ses tenants et aboutissants.

La recherche en chiffres
Au cours des huit dernières années, les sommes obtenues auprès des fonds de recherche par les chercheurs du Collège sont passées de 357 672 $ en 2006-2007 à 642 371 $ en 2013-2014. Ils atteignent aujourd’hui 972 319 $. Au cours de l’année 2013-2014, 18 projets de recherche ont été financés par les fonds de recherche provinciaux et nationaux, incluant PAREA, FRQSC, FRQNT et CRSH dans diverses disciplines, telles que les sciences de la nature, les mathématiques, l'histoire, la littérature et la pédagogie.

En plus d’obtenir des fonds externes, les chercheurs de Dawson réalisent un nombre significatif d’articles, de livres et de conférences. Ces activités inhérentes à la recherche sont une des composantes importantes du bilan de l’établissement en matière de recherche. Elles prennent la forme de séminaires, de conférences et de cours dont le but est de diffuser les résultats des recherches à un large public. À titre d’exemple, durant la seule année de 2013-2014, plus d’une cinquantaine d’articles jugés par des pairs ont été publiés dans les domaines des sciences de la nature, des sciences sociales et de la pédagogie.

On compte une cinquantaine de professeurs qui font de la recherche à Dawson, et ce, même si la recherche ne figure pas nommément dans la tâche des enseignants.

Un champ de recherche important : l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage

D’entrée de jeu, Kaila Folinsbee précise que « la plupart de nos chercheurs sont préoccupés par l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage. Nous nous spécialisons dans ce domaine. Environ 30 % de nos chercheurs font de la recherche pédagogique. » Les champs de recherche portent sur les variables qui influent sur la réussite des élèves, l'apprentissage et la rétention, ainsi que sur la technologie et les pratiques liées à l'enseignement. L'accent est mis sur la mesure de l'efficacité des outils d'apprentissage innovants et des technologies disponibles dans l'environnement des enseignants. Les communautés de pratique sont nombreuses et suscitent l’adhésion des enseignants et chercheurs de toute provenance, de nombreux ministères et d'autres établissements. Ces groupes mettent en œuvre des pratiques d'enseignement innovantes telles que l'apprentissage actif, l'apprentissage par problèmes, l'enseignement des sciences, ainsi que la conception universelle de l'apprentissage (UDL).

Le consortium SALTISE (Supporting Active Learning and Technological Innovation in Studies of Education) illustre bien les pratiques de Dawson à cet égard. Le SALTISE est issu d’un projet interordre subventionné par le Programme de collaboration universités-collèges intitulé « L’appel à la technologie et à l’innovation pour parfaire l’enseignement des sciences ». Il rassemblait l’Université McGill, le Collège Dawson, le Collège John-Abbott et le Collège Vanier. Depuis, le consortium SALTISE est devenu une large communauté de recherche où Dre Elizabeth Charles et Chris Whittaker, deux professeurs-chercheurs de Dawson, jouent un rôle prédominant, tout comme le codirecteur, Dr Nathaniel Lasry, du Collège John-Abbott. Leurs travaux ont d’ailleurs reçu des prix et des reconnaissances de la part d'associations canadiennes et québécoises. Aujourd'hui, ils bénéficient d'une subvention de PAREA pour le projet intitulé « Écosystème pédagogique et artéfacts épistémiques », ainsi qu'une subvention de l’Entente Canada-Québec pour le projet « Centre d'apprentissage actif et d'innovation pédagogique » (ALPIC).

Dawson College’s ALC Community of Practice

Les travaux de recherche de Dre Catherine Fichten du Département de psychologie sont bien connus à Dawson et dans le réseau. Ses recherches portent sur les moyens de faciliter l’éducation postsecondaire des étudiants aux prises avec des déficiences et des problèmes de sommeil, incluant l’insomnie, l’apnée du sommeil, le sommeil non réparateur et le syndrome de la fatigue chronique. Ses travaux se réalisent dans le Réseau de Recherche ADAPTECH avec de nombreux collaborateurs, incluant Dre Alice Havel (Collège Dawson) et Laura King (Cégep André-Laurendeau). Catherine Fichten et ses collègues ont obtenu des fonds du FQRSC pour un projet de trois ans intitulé « Les perspectives des étudiants et des professeurs sur l’excellence dans l’utilisation des TIC et du cyberapprentissage au collégial » (une subvention de 432 000 $). Elle est aussi la chercheuse principale d’un autre projet de trois ans financé par le FRQNT et intitulé « Mesure objective de l'attention et de la somnolence au volant » (100 000 $) et coresponsable d’un projet de six ans avec Concordia, soit le « Centre d'études sur l'apprentissage et la performance » (CEAP, 186 000 $).

Voir les membres de l'équipe ADAPTECH

Des recherches disciplinaires nombreuses et variées
Un nombre important de professeurs font aussi de la recherche disciplinaire. Plusieurs travaillent avec les universités. Kaila Folinsbee précise que « peu de subventions sont octroyées dans le domaine des sciences naturelles, parce que les grands fonds fédéraux dans le domaine sont surtout réservés aux universités et alloués aux recherches appliquées ».

La revue 2013-2014 de la recherche à Dawson témoigne d’une activité de recherche importante et variée. Voici quelques exemples qui illustrent bien la diversité de la recherche à Dawson.

Richard Soare (Géographie) affiche plusieurs publications sur les paysages géologiques de Mars. Frédéric Bastien (Histoire) étudie l’histoire constitutionnelle et a publié le livre La Bataille de Londres dont on a beaucoup parlé dans les médias. Janice Harvey a reçu une subvention de quatre ans du FRQSC pour ses travaux avec un groupe de recherche de l’UQAM, « Le gouvernement de la misère et la citoyenneté : pauvreté, maladie et crime dans l'histoire du Québec ». Louisa Hadley a publié Responding to Margaret Thatcher's Death (Palgrave Pivot, avril 2014). Shelagh Robinson étudie l’effet de la lecture arrière sur la cognition (en mode « ésɹǝʌuı »). Elle a créé une application iTunes appelée « Mirror Read ». En compagnie du professeur Kyle Ilantzis, elle a créé le site Specialized Mirror Bookmark. Cette nouvelle technologie offre une façon simple de formater l'écriture des sites Web en mode inversé (ou mirror-reverse). Miranda Campbell a publié en 2013 le livre Out of the Basement: Youth Cultural Production in Practice and in Policy (McGill Queens University Press, 2013) soit une étude de la variété des productions culturelles des jeunes du XXIe siècle et de leurs impacts sur leurs vies.

Présence du CRISPESH

Le Centre de recherche pour l’inclusion scolaire et professionnelle des étudiants en situation de handicap (CRISPESH) est un centre collégial de transfert de technologie en pratiques sociales novatrices (CCTT-PSN) né d’un partenariat entre le Cégep du Vieux Montréal et le Collège Dawson. Ce centre a été reconnu en octobre 2010 par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et a pour mission de contribuer à l’avancement des connaissances ainsi que le développement et la promotion de pratiques sociales favorisant l’inclusion scolaire, sociale et professionnelle des personnes vivant une situation de handicap. Parmi ses projets de recherche, le Centre travaille sur un projet PART sur l’amélioration du français écrit des adultes ayant un trouble d’apprentissage et soutenus par les aides technologiques.

En collaboration avec l’Association québécoise des troubles d’apprentissages (AQETA) le Centre étudie comment les adultes ayant un trouble d’apprentissage (TA) intègrent les aides technologiques à leurs stratégies d’autocorrection dans l’exercice de l’écriture du français.

The Research Recognition Award
Pour souligner les contributions exceptionnelles à la recherche au Collège Dawson, on  a créé The Research Recognition Award. Ce prix prend en considération non seulement la recherche elle-même, mais également les contributions au développement de la capacité de recherche de la communauté du Collège Dawson. Parmi les récipiendaires, on note Catherine Fichten (2010) Dawson Human Research Ethics Committee (HREC) (2012) Bruno Geslain, professionnel, coordonnateur du développement professionnel et de la recherche de 1984 à 2005, et Silvia d’Apollonia (2014) pour ses travaux empiriques sur l’apprentissage en groupe qui ont aidé à transformer et à augmenter l’efficacité de l’implantation de l’apprentissage collaboratif et coopératif. Ses travaux dans le champ de l’évaluation de l’efficacité de l’enseignement ont contribué de façon significative aux recherches pédagogiques dans ce domaine.

L’organisation de la recherche à Dawson
C’est la directrice des études (Academic Dean), Diane Gauvin, qui est responsable de la recherche à Dawson. Barbara Freedman, adjointe à la direction (Dean) assume le développement pédagogique, où se trouve le Centre de perfectionnement et de la recherche. En soutien direct à la recherche, on peut compter sur une conseillère pédagogique, coordonnatrice de la recherche, Kaila  Folinsbee, ainsi qu'une technicienne en administration. Le bureau aide les chercheurs à écrire, à administrer et à soumettre les demandes aux organismes, puis à assumer la gestion des aspects financiers en collaboration avec les services des ressources humaines et des finances. Il est également responsable de la rédaction des politiques de recherche. Le service travaille présentement sur une politique d’évaluation de la recherche et des partenariats. L’an dernier, un inventaire de la recherche a été réalisé afin de dresser le portrait des réalisations des dix dernières années. Cette année le bureau a travaillé à l’élaboration d’un plan stratégique de la recherche pour l’établissement.

Un choix institutionnel majeur
Si la recherche occupe une place si importante à Dawson, c'est en grande partie le résultat du choix institutionnel de dégager des ressources pour la soutenir. Dawson consacre depuis longtemps un minimum de trois ETC (équivalent temps complet) à des dégagements de professeurs pour les chercheurs subventionnés. « C’est assez unique quand on se compare à d’autres collèges. C’est le plus grand investissement que Dawson a fait pour la recherche. Et c’est très important. Sans ce dégagement, les chercheurs ne pourraient pas faire leurs recherches. Mais avec l’augmentation des chercheurs qui obtiennent des subventions, la pression est grande sur cette enveloppe. Nous n’avons pas assez de dégagements pour répondre à la demande. »

Un plan stratégique pour baliser les travaux à venir


Le 21 mai prochain aura lieu l'évènement Dawson Celebrates Research 2015! À cette occasion, des chercheurs feront le point sur leurs travaux. Le Collège soulignera également le lancement de son nouveau plan stratégique de développement de la recherche pour 2015-2018. On y trouvera les champs de recherche dans lesquels l’établissement veut investir, ainsi que les objectifs stratégiques retenus pour les années à venir. Voilà une autre occasion d’enraciner la recherche au Collège et de garder son ADN de chercheur bien vivant.

 

Entrevue et texte réalisés par Alain Lallier, édimestre, Portail du réseau collégial

 






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