Articles

Ces femmes qui animent le réseau - Quatre cheminements, quatre présences signifiantes dans le réseau collégial

La journée des femmes du 8 mars dernier nous a inspiré le projet de mettre en valeur quatre femmes qui jouent un rôle clé dans l’évolution du réseau collégial du Québec depuis plusieurs années. Inspirantes et dynamiques, elles se distinguent par l’intérêt qu’elles lui portent, leur vision, leur perspicacité et leur engagement. Nous donnons en quatre textes la parole à mesdames Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec ; Nicole Perreault, animatrice du Réseau des répondantes et des répondants TIC ; Fanny Kingsbury, directrice générale de l’Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC), et à Caroline Villeneuve, coordonnatrice du réseau Profweb.

Ces femmes qui animent le réseau

Quatre cheminements, quatre présences signifiantes dans le réseau collégial

 

 

Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)

 

Caroline Senneville enseigne le français et la littérature au cégep de Limoilou depuis 1990. Après avoir été nommée à la coordination de son département puis à la coordination provinciale, elle amorce son implication syndicale à titre de présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep de Limoilou de 1997 à 2001. Elle fait alors le saut à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) à la suite de son élection en juin 2001 au poste de deuxième vice-présidente. En mars 2004, elle est élue au secrétariat général de la Fédération et réélue au congrès de juin 2006, ainsi qu’à celui de mai 2009. Elle occupe le poste de présidente de la FNEEQ-CSN depuis son élection au 30e Congrès en 2012. La fédération compte actuellement 101 syndicats et représente près de 34 000 membres, dont 46 syndicats de cégeps. À titre de présidente, elle coordonne les activités de la fédération et veille au soutien de la vie syndicale de l’ensemble des syndicats affiliés. Elle préside les instances fédératives et coordonne le travail des trois regroupements qui la composent (université, cégep et privé) et demeure la représentante officielle de la FNEEQ-CSN.

 

Nicole Perreault, animatrice du Réseau des répondantes et des répondants TIC (REPTIC)

 

J’ai eu la chance de faire des études universitaires de rêve. En plus de la discipline qui me passionnait (psychologie – comportement animal), cette période a été l’occasion de m’impliquer activement dans divers comités et de créer une troupe de théâtre qui a obtenu un certain succès. Je crois que c’est là que le besoin de partager et de construire ensemble s’est cristallisé.

Le poste que j’occupe actuellement (animation d’une communauté de pratique) s’est présenté dans une période de ma vie professionnelle où j’avais l’impression que les valeurs qui m’animaient, combinées à l’expertise que j’avais acquise, s’inscrivaient dans une conjoncture où tout cela pouvait être mis à profit : c’est ce sentiment de convergence de mes valeurs et intérêts personnels (partage de connaissances, réussite éducative) combinés à mes compétences professionnelles (enseignement, coordination d’organismes collégiaux, etc.) qui m’ont  incitée à devenir l’animatrice du Réseau des répondantes et répondants TIC. 

Être l’animatrice d’un réseau qui regroupe des gens aussi passionnés, qui s’entraident et qui développent des pratiques qu’ils réinvestissent et partagent entre eux et dans leur milieu n’est pas un défi, c’est un bonheur !

Les membres du Réseau savent que s’impliquer dans une communauté de pratique, que ce soit en tant que membre d’une équipe de travail, en animant une activité ou en répondant à un appel à tous, demande du temps. Mais ils savent aussi que les bénéfices qu’ils en retirent sont nettement plus grands que l’énergie qu’ils ont personnellement investie : gains en matière de productivité, d’apprentissage, d’innovation, etc. D’où l’expression que j’utilise souvent : 1 + 1 = 3 ! D’ailleurs, une communauté de pratique ne peut pas survivre si ses membres n’y trouvent pas une valeur tangible pour eux-mêmes.

Animer une communauté de pratique, c’est d’abord et avant tout favoriser le sentiment d’appartenance, c’est s’assurer que les préoccupations de chacun deviennent des préoccupations collectives, tout cela dans un contexte qui laisse place à l’informel, au non planifié. Le plus important, c’est de favoriser l’interaction entre les membres, car, sans interaction, il n’y a plus de communauté.

Fanny Kingsbury, directrice générale de    l’Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC)

« Mes études au Collège de Bois-de-Boulogne ont constitué une formidable période de découverte, tant sur le plan intellectuel que personnel. J’y ai fait des apprentissages importants auprès de pédagogues marquants et créatifs, comme Jean Rivard et Marthe Gonneville, pour ne nommer que ceux-là. C’est une période que je n’hésiterais pas à qualifier « d’âge d’or personnel » ! Normal, donc, qu’après mon bac en littérature, mon certificat en pédagogie et ma maîtrise en littérature, j’aie choisi le métier d’enseignante de français au collégial, question de revivre cette période, mais cette fois en accompagnant les étudiants dans leurs apprentissages tant intellectuels que personnels. C’est au Cégep de Sainte-Foy que je fais mes premières armes en tant qu’enseignante au collégial et que je rencontre des étudiants attachants et pleins de potentiel à qui je m’efforce avec joie de faire découvrir la littérature, de faire voir l’importance de décoder les textes en tant que citoyens, individus et futurs travailleurs, l’importance de la rigueur quant au raisonnement et à l’expression, etc. Après une dizaine d’années en enseignement, et toujours au Cégep de Sainte-Foy, j’ai occupé la fonction de conseillère pédagogique à la recherche et j’ai mené des activités de recherche avant d’obtenir un MBA (oui, la littérature, la pédagogie et l’administration sont compatibles !). Avec la complicité et le soutien de mon collège, j’ai progressivement étendu mon engagement dans le réseau et c’est ainsi que j’ai pu siéger au conseil d’administration de l’Association pour la recherche au collégial (ARC), puis occuper la fonction de rédactrice en chef de la revue Pédagogie collégiale, puis celle de directrice générale de l’Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC). »

 

 

Caroline Villeneuve, coordonnatrice du réseau Profweb

 

Ma trajectoire pourrait sembler atypique précise Caroline Villeneuve, mais tout se tient au final ! « Ma formation initiale est en psychologie, complétée par des études en sciences de l’orientation. J’ai occupé la fonction de psychologue et de conseillère d’orientation pendant une dizaine d’années, implanté et animé pendant 10 ans un programme de reconnaissance de l’engagement étudiant au Cégep Limoilou. Il s’agit du Profil Montaigne, développé par la suite par quelques collèges du réseau. C’est le développement et la gestion de projets qui ont marqué la suite de mon parcours professionnel ».

Elle travaille avec et pour diverses organisations, dont l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec à la vice-présidence et à la présidence, le ministère de la Santé et des Services Sociaux, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur anciennement le MELS et à la Fédération des cégeps à titre d’animatrice d’un regroupement d’intervenants psychosociaux, le RIIPSO.
Avant de devenir coordonnatrice chez Proweb, Caroline occupait la fonction de conseillère pédagogique et répondante pour le dossier de la réussite au Cégep Limoilou.  Chez Profweb précise-t-elle « j’ai le plaisir de travailler au quotidien avec des enseignants et des intervenants du collégial, des partenaires qui partagent leurs expertises, leurs expériences, leurs services en lien avec l’intégration du numérique dans l’enseignement. J’ai une petite équipe formidable, compétente, ouverte, polyvalente, respectueuse et proactive ! J’ai un mode de gestion d’équipe que je définirais comme « engagé et humain , je mise sur les forces et les différences de chacun. Je crois que ma formation et ma nature y sont pour quelque chose ». Son choix de faire des études à la maîtrise en psychologie a été fortement inspiré par une enseignante de cette discipline durant son collégial. Ce choix a été largement encouragé et renforcé par la professionnelle psychologue qui a supervisé son stage au collégial ! Celle-ci est d’ailleurs toujours une source d’inspiration et est devenue une grande amie. «Clin d’œil à toutes ces femmes qui nous inspirent ! ».

Dossier préparé par Marie Lacoursière et Alain Lallier édimestres au Portail du Réseau Collégial du Québec