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75 % des étudiants souhaitent modifier la Cote R : La FECQ interpelle Line Beauchamp

QUÉBEC, le 12 avril /CNW Telbec/ - La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) demande à la ministre de l'Éducation d'intervenir auprès de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) afin de cesser de calculer les erreurs de parcours dans la Cote de rendement au collégial (Cote R) des cégépiens. 

Dans un sondage national réalisé par la FECQ mené auprès de 1000 répondants, 76,6 % des cégépiens se sont dit en faveur de modifier le calcul de la Cote R afin que la note des cours échoués puis repris ne soit plus comptabilisée. Un sondage local mené par le Service Collectif inc. au Cégep de Sainte-Foy, auprès de 4048 répondants, démontre que 71,5 % des étudiants sont en faveur de la modification proposée par la FECQ.

Le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin, déplore l'attitude actuelle de la CREPUQ qui refuse de prendre en considération la demande des étudiants. « Le calcul de la Cote R incite au décrochage scolaire. Plutôt que de donner une seconde chance aux jeunes qui sont dans une période souvent difficile de leur vie, on leur suggère de changer de programme ou de rallonger leur parcours. Ça n'a aucun sens! », s'indigne M. Bureau-Blouin. Le coordonnateur général du Service Collectif inc. au Cégep de Sainte-Foy, François Kirouac, croit que cette mesure aidera plusieurs étudiants à poursuivre leur parcours scolaire. « La Cote R est un des éléments les plus stressants pour les étudiants qui souhaitent aller à l'université. En enlevant la note des cours échoués du calcul de la Cote R lorsqu'un étudiant reprend son cours avec succès, on incite les étudiants à rester sur les bancs d'école », affirme M. Kirouac.

Ayant effectué des recherches sur la réussite scolaire, l'enseignant chercheur Jacques Roy du Cégep de Sainte-Foy estime que cette mesure est une des causes qui minent potentiellement la persévérance scolaire au collégial. « Il apparaît absurde qu'un étudiant ayant obtenu 30 points sur 50 à la mi-session, se retrouve avec 30 points sur 100 parce qu'il aurait abandonné le cours durant la session. Cela est indéfendable intellectuellement et éthiquement. De plus, il est plutôt particulier que contrairement au Code criminel qui prévoit des dispositions permettant dans certains cas de faire disparaître un dossier judiciaire, la note de l'étudiant lui portant préjudice reste à vie », explique M. Roy.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement supérieur (FPSES-CSQ) ont joint leur voix à la FECQ pour demander une modification à la Cote R. Le président de la FEUQ, Louis-Philippe Savoie, questionne l'attitude de la CREPUQ dans le dossier alors que la Cote de rendement universitaire ne tient pas compte de la note des cours échoués puis repris. « Il y a une iniquité entre les pratiques d'évaluation universitaires et le fonctionnement de la cote de rendement collégiale. C'est deux poids, deux mesures », dénonce M. Savoie. « C'est déjà difficile pour un étudiant de reprendre un cours, le calcul actuel de la Cote R n'aide en rien la persévérance scolaire », ajoute Mario Beauchemin, président de la FEC-CSQ.

En conférence de presse tenue ce matin à Québec, Alex Blanchette, étudiant en comptabilité au Cégep de Victoriaville, est venu expliquer pourquoi le calcul actuel de la Cote R est une injustice pour lui. « J'ai fait mon entrée au cégep en ne sachant pas trop où je voulais m'en aller et j'ai échoué plusieurs cours. J'ai obtenu 47 % en comptabilité lors de ma première année. Cependant, à la session suivante, je me suis pris en main et j'ai obtenu une note finale de 90 % lors de mon cours de reprise. Je suis toujours pénalisé par mon premier échec et j'ai dû faire des cours supplémentaires non obligatoires pour diluer l'impact de mon échec. L'objectif de la Cote R devrait être de mesurer mes compétences à la fin de mon programme et non pas mes erreurs de parcours », a expliqué Alex Blanchette.

Devant l'insouciance de la CREPUQ et l'inaction de la Fédération des cégeps, la FECQ a entrepris une vaste campagne d'appui au sein des commissions des études des différents collèges. Le Collège Édouard-Montpetit et le Cégep de Rimouski ont déjà appuyé la demande des cégépiens. « Il est certain que la ministre Beauchamp devra prendre du leadership dans le dossier pour corriger cette iniquité, alors que le comité responsable de la Cote R se réunira dans les prochains jours. Nous espérons que la ministre saura défendre notre demande », conclut Léo Bureau-Blouin.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente près de 55 000 étudiants réunis dans 22 associations étudiantes présentes sur l'ensemble du territoire québécois. Depuis 20 ans, elle défend et promeut les droits et intérêts des étudiants des cégeps.


Renseignements:
Mathieu Morin, vice-président, FECQ, bur. 514-396-3320, cell. 514-554-0576,
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