Nouvelles

Le gouvernement du Québec dévoile son plan d'action pour lutter contre la radicalisation menant à la violence et renforcer le vivre-ensemble


MONTRÉAL, le 10 juin 2015 /CNW Telbec/ - La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Mme Lise Thériault, ainsi que la ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Mme Kathleen Weil, ont présenté aujourd'hui le Plan d'action gouvernemental 2015-2018 La radicalisation au Québec : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble, en présence du maire de Montréal, M. Denis Coderre. Le plan vise à apporter une réponse concertée au phénomène de la radicalisation menant à la violence et prévoit des mesures qui permettront d'assurer la sécurité des Québécoises et Québécois et à favoriser la cohésion sociale en matière de diversité ethnoculturelle.

« La radicalisation menant à la violence est une préoccupation de première importance pour notre gouvernement. C'est un phénomène complexe qui nécessite une compréhension approfondie et une grande concertation de tous les acteurs sociaux pour assurer la sécurité des Québécoises et Québécois. Nos mesures visent à la fois à enrichir nos connaissances et à outiller le personnel qui intervient dans le domaine de la sécurité publique, de l'enseignement, et de la santé et des services sociaux, entre autres, afin qu'il puisse agir efficacement et au moment opportun », a déclaré la ministre Lise Thériault.

Le plan d'action comprend 59 mesures regroupées sous quatre axes d'intervention : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble.

Agir
Les mesures de cet axe visent à permettre au personnel des divers secteurs concernés d'intervenir promptement lorsqu'une situation l'exige en raison des risques pour la sécurité nationale ou la sécurité des personnes.

Prévenir
Les mesures comprises dans cet axe permettront notamment aux familles et à leurs proches, aux éducateurs et intervenants scolaires, aux intervenants du réseau de la santé et des services sociaux ainsi qu'aux corps policiers et aux intervenants des services correctionnels d'être outillés davantage pour reconnaître les signaux de la radicalisation.

Afin de comprendre davantage le phénomène, mieux le reconnaître et, ultimement, le contrer plus efficacement, des partenariats de recherche seront instaurés pour documenter la problématique. D'ailleurs, le gouvernement du Québec contribuera financièrement à une recherche-action en partenariat avec le Collège de Maisonneuve, dont l'objectif sera d'identifier les facteurs de radicalisation chez les jeunes qui sont à risque.

Par ailleurs, une ligne téléphonique sans frais (514 687-7141 et 1 877 687-7141), soutenue par des ressources multidisciplinaires, sera mise en service sur l'ensemble du territoire québécois, en partenariat avec le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence de la Ville de Montréal. La contribution du gouvernement du Québec pour sa mise en œuvre s'élève à un million de dollars.

Détecter
Des moyens seront mis en place pour permettre au public et aux  intervenants de détecter rapidement, de façon précoce, les signes de comportements radicaux prônant la violence ainsi que les propos haineux et de les signaler aux autorités compétentes. Parmi les mesures, mentionnons notamment l'instauration d'une vigie des médias sociaux. Nous souhaitons aussi augmenter la capacité de détection et d'anticipation des menaces afin d'identifier les personnes qui pourraient causer un risque pour la sécurité.

Vivre ensemble
Bien que la radicalisation soit influencée par plusieurs facteurs, elle semble toucher en particulier les jeunes nés au Québec de parents immigrants, qui développent un sentiment d'impuissance, individuelle ou collective, à l'égard de l'exclusion qu'eux et leurs proches vivent dans la société québécoise.

Par conséquent, il est important de lutter contre les préjugés, la discrimination et le racisme, de renforcer l'estime de soi, le sentiment d'appartenance et la participation à la société québécoise des personnes immigrantes et des minorités ethnoculturelles. Cet axe du plan d'action comporte donc des mesures visant notamment la promotion des droits et libertés et l'édification d'une société inclusive, exempte de préjugés, de discrimination et de racisme.

« Les familles, les parents et les jeunes sont au cœur de nos préoccupations. Notre plan, en s'appuyant sur une concertation de tous les acteurs des milieux concernés, tant au sein du secteur public que de la société civile, aidera à prévenir la radicalisation menant à la violence et à renforcer la lutte contre les préjugés, la discrimination et le racisme. Nous nous devons d'agir pour intervenir et informer les personnes touchées par ce phénomène nouveau. Nous travaillerons pour aider nos jeunes, nos familles à vivre ensemble dans une société moderne, pluraliste et ouverte sur le monde», a ajouté la ministre Kathleen Weil.

Parallèlement, la ministre de la Justice, procureure générale et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Stéphanie Vallée, a déposé ce matin à l'Assemblée nationale un projet de loi portant sur les propos haineux et les règles renforçant la protection des personnes. Ce projet comprend des dispositions législatives qui, conditionnellement à son adoption par l'Assemblée nationale, permettraient d'assurer la protection des personnes et de sanctionner la diffusion de propos haineux ou incitant à la violence. Les dispositions proposées visent notamment à :

lutter contre le mariage forcé;
prévenir les crimes basés sur une conception de l'honneur;
implanter un outil de protection immédiate pour les personnes dont la sécurité pourrait être menacée;
et mieux protéger les élèves dans les établissements d'enseignement subventionnés.

Le Plan d'action 2015-2018 La radicalisation au Québec : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble est le résultat du travail d'un comité interministériel mis sur pied par le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard, afin de répondre efficacement au phénomène de la radicalisation menant à la violence. Coordonné par le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, le comité comprend aussi huit ministères, en plus de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et du Secrétariat à la condition féminine. Les ministères et organismes gouvernementaux poursuivront leur engagement dans le but de réaliser les mesures qui concernent plus particulièrement leur champ d'expertise.

Pour prendre connaissance du Plan d'action gouvernemental 2015-2018 La radicalisation au Québec : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble : www.radicalisation.gouv.qc.ca.