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Briller en s’éclatant !

Un texte de Thérèse Lafleur
therese.lafleur@lescegeps.com

Les étudiants brillants, ces funambules de la réussite sont rarement sous le feu des projecteurs. Pas de podium pour ces héros de la Cote R. Un bref éclat quand ils remportent les honneurs dans l’arène scolaire. Pourtant, ce sont des maitres de l’équilibre entre études et engagement, vie saine et travail rémunéré. Ils vont de l’avant, s’ajustent, mais ne dévient pas. Ils sont déterminés à tirer le meilleur parti d’eux-mêmes et s’y consacrent avec talent.

 

 

 

 

Marie-Laure Filion, passionnante passionnée

 

« Facile de croire que ce sont toujours les mêmes qui arrivent premiers ou gagnent des prix sans voir tout le travail qu’il y a derrière ! » répond Marie-Laure aux commentaires parfois malheureux qu’elle entend. « Quand on s’investit réellement, ça marche. » ajoute-t-elle pour bien faire comprendre que s’engager et donner le meilleur de soi est exigeant, mais combien gratifiant.

Donner le goût aux étudiants de s’engager et en reconnaître la valeur est majeur à ses yeux. « Il faut les aider à avancer sans stopper leur élan par manque d’argent ou de locaux ou en les surchargeant de travaux. On peut s’épanouir en dehors des cours et réussir, croyez-moi. » Elle ajoute que « s’engager c’est être bien occupée et ça oblige à apprendre à se structurer, pas le temps de procrastiner. » Elle trouve quand même le temps d’être candidate à la Bourse Schulich en leadership, une bourse de 100 000 $, la bourse la plus convoitée au Canada !

Pourquoi  ? Pourquoi pas !

Dernière session de cégep, Marie-Laure se dit « pourquoi ne pas essayer d’obtenir la Bourse Schulich question d’alléger les frais universitaires  ? ». Le Cégep Limoilou présente la candidature de Marie-Laure à la Bourse Schulich, à la recommandation d’Étienne Giguère, un technicien en travail social. C’est ce qu’on appelle avoir de l’ambition, aller chercher des appuis en sachant que notre parcours est jalonné de réels accomplissements, succès à l’appui.

Un courriel pas banal lui apprend que, sur les 1 400 candidatures reçues, elle est l’une des 50 récipiendaires au Canada à obtenir une Bourse Schulich Leadership 2018 ! Cette bourse de 100 000 $ a été créée par Seymour Schulich afin que les étudiants talentueux puissent se consacrer entièrement à leurs études, sans souci financier. Elle est décernée aux étudiants dont le leadership naturel et les capacités entrepreneuriales sont démontrés et qui poursuivent des études universitaires en sciences, en technologie, en ingénierie ou en mathématiques. Des boursiers qui pourront ensuite contribuer à la construction d’un monde meilleur selon la vision de monsieur Schulich.

Ce parcours réussi de Marie-Laure a pris son élan dès le secondaire grâce à son animateur de la vie étudiante, Jean Thomassin. « C’est lui qui m’a le plus influencée. Il m’a encouragée et poussée à me dépasser. » confie-t-elle.

À l’École secondaire privée Saint-Jean-Eudes, elle a de bonnes notes, est présidente de l’Association étudiante, joue du saxophone, co-produit le Bye-Bye et anime des spectacles. Elle joue au soccer entre les compétitions de natation ou de course à pied. Elle siège même comme ministre des Sports au Forum étudiant. Pas étonnant qu’elle se voit décerner la Médaille du Lieutenant-Gouverneur pour la jeunesse et le Mérite de l’engagement des institutions privées.

Arrivée au collégial, même scénario au cube ! Elle aide ses pairs à réussir, accompagne les étudiants d’un jour, est membre du Comité sportif et du Comité de vie étudiante, organise ou anime des activités tout en étant un membre actif de l’Association étudiante. En bout de course, elle reçoit le Prix du mérite étudiant et aussi le Prix du mérite sportif.

Fil conducteur, sa famille est un soutien capital. Avec ses parents et sa sœur, elle exploite leur entreprise apicole comme responsables des ventes, des communications et du marketing. Entrepreneure à 13 ans, cette expérience lui a permis de vaincre sa timidité et d’apprendre à foncer quand elle a une idée.

Maintenant étudiante en Génie civil, elle demeure adepte de la course. Elle fait partie de l’équipe de « canoë en béton » de génie civil, une équipe d’étudiants qui construisent leur  propre embarcation et compétitionnent à travers l’Amérique du Nord.

Entre ces mille et une occupations, où est Marie-Laure  ? Celle qui a toujours besoin d’action et de s’engager  ? Elle est au cœur de sa vie, motivée à briller avec et pour les autres, en forme et surtout habitée par l’envie d’être une meilleure personne, de découvrir le monde et de s’engager dans une carrière qui la passionnera. En attendant, elle bouge !



 

 

 

 

 

 

 

Gabriel Boivin, acteur de changement

 

 

 

Gabriel est tout sauf indifférent quand un enjeu auquel il croit est au rendez-vous. Il a d’ailleurs fallu qu’il apprenne vite à camper son rôle et la position des associations étudiantes qu’il a présidées au secondaire et au collégial.

Avec dans ses bagages un Diplôme d’excellence pour son engagement et ses notes décerné par le Collège Saint-Charles-Garnier, il a poursuivi dans cette voie au Cégep de Sainte-Foy en recevant la Bourse Gabriel-Rioux, un prix qui reconnaît son engagement dans la vie de son programme de Sciences humaines et de son cégep. « Ça m’a fait chaud au cœur, c’était une belle reconnaissance de ma communauté. » dit-il.

Fort d’un solide soutien familial, Gabriel a fermement tenu la barre de sa vie d’étudiant qui relève mille-et-un défis. Il est à l’aise hors des sentiers battus et ose prendre des risques parce les personnes signifiantes qui l’ont accompagné ont su le motiver à se dépasser. Il précise que « même si c’est d’abord ma famille qui a toujours été là pour moi, la vie étudiante au secondaire a beaucoup compté. Ça m’a outillé et encouragé à vivre de nouvelles expériences au cégep. »

À la question de l’argent, il répond qu’il est chanceux de pouvoir compter sur ses parents, mais qu’il y a aussi des choix à faire. « J’ai décidé de gagner moins d’argent, mais de m’impliquer davantage parce que je peux me le permettre. Je travaille l’été et m’organise avec ce que j’ai gagné. »

Participer au débat

Au cégep, Gabriel s’est vite retrouvé président de l’Association étudiante ! « Une expérience fantastique autant au cégep, lorsque j’avais à représenter les étudiants auprès de la direction, qu’à l’externe, lorsque j’avais à les représenter en compagnie de la direction. » Concrètement ça veut dire se joindre à la direction pour présenter un mémoire à la Ville de Québec dans le but d’obtenir un laissez-passer étudiant dans le Réseau de transport de la capitale (RTC). Toute une aventure — non créditée !

En fait, Gabriel carbure à l’exigeant, au différent, au passionnant. C’est d’ailleurs pourquoi il a opté pour le profil Découverte en Sciences humaines et profité de son collégial pour explorer et continuer à se découvrir. Un séjour de trois semaines en Europe avec le cours d’Histoire ou sa participation au Forum étudiant ont été des catalyseurs pour lui. La campagne menée pour le retrait de l’eau embouteillée au Cégep de Ste-Foy s’est aussi avérée très formatrice pour lui.

Il étudie maintenant à l’Université Laval en droit… surprenant  ?

Gabriel a donné, beaucoup. L’expérience lui a fait comprendre qu’il faut aider les étudiants à s’impliquer, multiplier les occasions et les lieux pour les inciter à le faire. Et, quand le parascolaire empiète sur l’académique, il faut être compréhensif parce que cela ne signifie pas nécessairement que l’étudiant n’est pas intéressé, mais qu’il est peut-être occupé à apprendre autrement.

« J’ai réalisé que je voulais être un acteur de changement en m’impliquant dès ma deuxième année de secondaire. D’une part, je crois qu’il faut écouter les étudiants avec respect, dans les cours et en dehors des cours. D’autre part, je crois que les étudiants ont le devoir d’exprimer leur réalité. Pour moi, c’est clair que les associations étudiantes peuvent et doivent favoriser ce dialogue. »



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kim Bérubé, double médaillée
  

 

 

« Une médaille de la Gouverneure générale c’est bien, mais deux c’est mieux ! Alors, qui a dit que les blondes n’étaient pas intelligentes  ? » blague Kim Bérubé. Et Kim peut bien se permettre cette remarque après avoir reçu deux Médailles académiques de la Gouverneure générale, une au secondaire et une au collégial. Et qui sait, jamais deux sans trois  ?

Depuis 125 ans, cette médaille honore les étudiants qui ont obtenu la meilleure moyenne scolaire. Elle est la récompense la plus prestigieuse que puisse recevoir un jeune fréquentant une maison d’enseignement canadienne. Bien qu’aucun prix en argent ne l’accompagne, elle salue de noble manière les succès scolaires exceptionnels. « C’est gratifiant cette récompense de nos efforts. Ça rend nos bonnes notes plus réelles. » dit-elle.

Médaillée au secondaire à la Polyvalente de Matane, Kim a répété l’exploit au Cégep Garneau. Elle a choisi de s’installer à Québec pour s’inscrire en Sciences de la nature — profil Santé, donc plus de biologie pour rencontrer ses ambitions d’étudier en médecine. Un programme collégial connu pour être fréquenté par des étudiants performants. En fait, dans la course à la Cote R c’est à elle-même que Kim s’est mesurée, pas aux autres. Les autres, elle les aide. Au fil d’arrivée, avec une Cote R de 36,8, ça lui a servi.

À son arrivée à Québec, et bien que la migration Matane-Québec ait demandé une certaine adaptation au départ, la routine s’est rapidement installée, question d’équilibre. Au cégep, entre les cours, l’étude et les travaux scolaires, elle s’entraîne au moins deux soirs par semaine et compétitionne avec le Club de natation des Élans du Cégep Garneau. Il y a aussi le gym qui fait partie de sa vie, presque au quotidien. S’ajoute le tutorat en français.

Pourtant Kim, comme bien d’autres possiblement, fait profil bas pour ne pas passer pour une bolée ni être associée au stéréotype de « nerds ». « En sport, c’est OK, on peut se vanter de réussir. Mais on parle plus rarement de nos notes quand on performe, ça confronte les autres ! » confie-t-elle. Et la studieuse et sportive Kim sait de quoi elle parle, elle qui a aussi reçu la Bourse d’athlète avec la meilleure moyenne.

 

Maintenant étudiante en médecine à l’Université Laval, elle poursuit avec détermination son parcours. Elle étudie et s’entraîne beaucoup, cinq à six fois par semaine, sans négliger pour autant son réseau social. 

Kim a appris de ses parents l’importance de donner le meilleur de soi et ils l’ont toujours cru capable de se dépasser. Pour son frère et elle, leurs parents sont leurs meilleurs alliés. Des parents présents sans être pesants, des modèles.

« Quand je réussis dans mes cours et ailleurs, je me sens fière de moi, satisfaite et ça me motive. Le sens de tout ça c’est l’engagement à réussir. » affirme-t-elle. Elle ajoute qu’elle « encourage tout le monde à garder un équilibre de vie, à faire du sport, à avoir une vie à part les études. Aller courir, prendre un café avec des amis, rester simple et surtout ne pas se rendre malheureux en étudiant. »
À la lumière de son propos et de son parcours, peut-on se permettre de catégoriser trop vite cette étudiante remarquable  ? Non ! Applaudissons-la plutôt.

La réussite en 3D

C’est à en vivant positivement l’expérience étudiante à travers ses dimensions académique, sociale et émotionnelle que ces trois jeunes ont relevé avec brio le défi de la réussite. Trois trajets bien différents et pourtant si semblables de détermination. Des jeunes pour qui l’engagement se conjugue au « je me dépasse », « tu es important pour moi », « ils croient en moi ».

Reconnaitre leur réussite et mettre en lumière leur parcours dans la voie de l’excellence, c’est montrer les chemins à emprunter pour y arriver.






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