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Ces femmes qui animent le réseau collégial - défis et aspirations

Nos quatre interlocutrices ont été interrogées sur les principaux défis et les aspirations de l’organisme qu’elles coordonnent. Elles parlent d’appartenance, de créativité, de collaboration et de pérennité financière .

Des défis

Caroline Senneville (FNEEQ-CSN)

« Les syndicats affiliés et leurs membres doivent ressentir un véritable sentiment d’appartenance à la fédération »

« Mon principal défi est que la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec demeure une actrice majeure de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Les syndicats affiliés et leurs membres doivent ressentir un véritable sentiment d’appartenance à la fédération. Pour y parvenir, nous devons continuer à répondre à leurs préoccupations afin de leur permettre d’atteindre une véritable reconnaissance professionnelle. Plus globalement, je mets à profit les ressources de la fédération et de la CSN pour que l’éducation devienne aussi la priorité des politiciens à l’Assemblée nationale. »

Caroline Villeneuve (Profweb)

"Maintenir voire augmenter le lectorat, car il y a une grande diversité de sources d’information"

 

Maintenir une équipe de travail malgré le fait que Profweb dépend d’une subvention d’une année à l’autre. N’étant pas née dans le numérique, je dois donc apprendre tout le temps, mais c’est un véritable plaisir ! Maintenir voire augmenter le lectorat, car il y a une grande diversité de sources d’information.

 

 

Fanny Kingsbury (AQPC)

« Faire beaucoup avec peu, répondre à des besoins diversifiés, intégrer de façon pertinente la technologie, être constamment à jour sur le plan des savoirs et des avancées en matière d’enseignement et d’apprentissage.»

« À l’AQPC, je dirige une toute petite équipe qui réussit à faire de grandes choses. Heureusement, nous pouvons compter sur le soutien de personnes très engagées qui œuvrent à titre bénévole au conseil d’administration, aux comités de rédaction de la revue et à l’organisation du colloque annuel de l’Association ! Je rencontre et je travaille chaque jour pour et avec des pédagogues curieux, allumés, désirant partager leur expertise et qui souhaite le meilleur pour les étudiants. C’est un milieu, une mission et un terrain de jeux des plus stimulants ! Les défis que je rencontre dans mes fonctions de directrice générale sont aussi ceux du réseau collégial : faire beaucoup avec peu, répondre à des besoins diversifiés, intégrer de façon pertinente la technologie, être constamment à jour sur le plan des savoirs et des avancées en matière d’enseignement et d’apprentissage, etc. S’ajoutent à ces défis ceux qui sont typiques d’un organisme sans but lucratif qui tire la quasi-totalité de ses revenus de ses produits et services, et qui les réinvestit dans ce qu’il offre au réseau. Cela impose notamment une bonne dose de créativité, une gestion serrée, des arbitrages parfois difficiles, une bonne écoute des besoins qui sont exprimés et l’élaboration des meilleures façons possible d’y répondre. »

Nicole Perreault (REPTIC)

Le plus important, c’est de favoriser l’interaction entre les membres, car, sans interaction, il n’y a plus de communauté.

Être l’animatrice d’un réseau qui regroupe des gens aussi passionnés, qui s’entraident et qui développent des pratiques qu’ils réinvestissent et partagent entre eux et dans leur milieu n’est pas un défi, c’est un bonheur !

Les membres du Réseau savent que s’impliquer dans une communauté de pratique, que ce soit en tant que membre d’une équipe de travail, en animant une activité ou en répondant à un appel à tous, demande du temps. Mais ils savent aussi que les bénéfices qu’ils en retirent sont nettement plus grands que l’énergie qu’ils ont personnellement investie : gains en matière de productivité, d’apprentissage, d’innovation, etc. D’où l’expression que j’utilise souvent : 1 + 1 = 3 ! D’ailleurs, une communauté de pratique ne peut pas survivre si ses membres n’y trouvent pas une valeur tangible pour eux-mêmes. Animer une communauté de pratique demeure avant tout, pour la principale intéressée, de favoriser le sentiment d’appartenance, s’assurer que les préoccupations de chacun deviennent des préoccupations collectives, tout cela dans un contexte qui laisse place à l’informel, au non planifié. Le plus important, c’est de favoriser l’interaction entre les membres, car, sans interaction, il n’y a plus de communauté.

Des aspirations

Fanny Kingsbury  (AQPC):

« Pour moi, il est important que les gens œuvrant dans le réseau sachent que tous ces organismes travaillent ensemble, chacun dans un créneau spécifique, et, surtout, qu’ils sont à leur service. »

« L’AQPC a connu des débuts très modestes : une poignée de visionnaires ont jeté des bases audacieuses mais solides, armés de leurs convictions et du désir de contribuer à l’animation pédagogique du réseau. Depuis, nous poursuivons dans cette direction, avec de plus en plus de personnes qui partagent les idéaux de celles qui ont œuvré à bâtir l’Association. Tout cela s’est fait par le bouche-à-oreille et, depuis quelques années, par des actions visant à faire connaître plus largement l’AQPC aux personnes qui pourraient bénéficier de ce lieu d’échange, de partage et de stimulation. Je suis consciente qu’il nous faut accentuer cette dimension ! En même temps, et puisque l’AQPC joue depuis ses débuts un rôle rassembleur et comme nous avons aussi un rôle de mise en lumière de ce que le réseau fait de mieux, nous devons aussi continuer à contribuer à faire connaître aux pédagogues du réseau ce que d’autres organismes peuvent leur apporter, sur d’autres plans : pour moi, il est important que les gens œuvrant dans le réseau sachent que tous ces organismes travaillent ensemble, chacun dans un créneau spécifique, et, surtout, qu’ils sont à leur service.

Tous ces organismes dont l’AQPC fait partie constituent une grande force du réseau collégial québécois. Il nous faut aussi continuer à renouveler ce que l’AQPC offre aux pédagogues, qu’ils commencent leur carrière au collégial ou qu’ils la mènent depuis plusieurs années. C’est d’ailleurs ce à quoi nous travaillons chaque jour, par exemple à travers les communautés virtuelles de pratique que nous avons mises en place ou le groupe de réflexion que nous nous apprêtons à lancer ou encore les nouveautés que nous introduisons chaque année dans le grand colloque que nous tenons en juin. D’ailleurs, un des axes de développement de l’Association concerne l’élaboration et l’offre en continu de contenus pédagogiques novateurs : pour moi, c’est un incontournable.

Pour le futur ? Je rêve que l’Association rassemble encore plus de personnes intéressées à faire avancer la réflexion et les pratiques pédagogiques afin que nos étudiants apprennent encore mieux, réussissent encore mieux, deviennent des citoyens critiques et engagés, afin que les personnes qui œuvrent dans le réseau collégial conservent et nourrissent leur passion, qu’elles puissent explorer des avenues stimulantes. Je rêve également que les médias parlent aussi des bons coups du réseau collégial, qu’ils reflètent le dynamisme, la rigueur et l’inventivité que j’y vois… C’est du moins dans ces perspectives et à l’atteinte de ces idéaux que je travaille au quotidien, avec les moyens, l’énergie, le temps et la créativité dont je dispose ! »

Nicole Perreault (REPTIC) :

« Tout cela dans un souci de favoriser la réussite de nos étudiants, dans leur vie scolaire, professionnelle et citoyenne. »

Mes aspirations portent surtout sur les individus qui composent l’organisme que je coordonne, leur reconnaissance en tant que spécialistes de la technopédagogie et l’importance de leur rôle en cette période où la maîtrise des compétences numériques, que ce soit en tant qu’objet d’apprentissage ou en tant que soutien à l’apprentissage est devenu indispensable. Tout cela dans un souci de favoriser la réussite de nos étudiants, dans leur vie scolaire, professionnelle et citoyenne.

Caroline Villeneuve (Profweb):

Trouver des solutions créatives à diverses problématiques

« Ma grande source de satisfaction : travailler dans le domaine de l’éducation et de l’innovation ! J’aime trouver des solutions créatives à diverses problématiques et travailler en synergie avec des collaborateurs du réseau collégial vers la réalisation d’objectifs communs. »

Dossier préparé par Marie Lacoursière et Alain Lallier édimestres au Portail du Réseau Collégial du Québec