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Synor de Saint-Hyacinthe : l'art de la formation continue
Échange entre Marie Lacoursière et madame Fanie-Claude Brien, directrice du Service de la formation continue du Cégep de Saint-Hyacinthe
Saint-Hyacinthe a été sacrée en 2015 championne de l’emploi au Canada par Express Employment Professionals, une importante entreprise de placement ontarienne intervenant sur les marchés nationaux et internationaux . Cette situation enviable, Saint-Hyacinthe la doit à la vitalité de plusieurs de ses secteurs économiques, dont les vigoureuses industries agroalimentaire et pharmaceutique. Ce contexte unique s’explique également, selon l’entreprise ontarienne, par la force d’attraction du Cégep de Saint-Hyacinthe, de ses 23 programmes dont 18 techniques, de ses deux centres de transfert technologique et de ses trois campus.
Dans les faits, on observe actuellement dans la région une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Les entreprises et les organisations peuvent toutefois compter sur un allié stratégique de taille, soit le Cégep de Saint-Hyacinthe, son Service de la formation continue, son Bureau de la reconnaissance des acquis et des compétences et SYNOR, son centre de formation et de services-conseils aux entreprises.
Nous partageons ici l’essentiel de notre échange récent avec Fanie-Claude Brien, directrice du Service de la formation continue du Cégep de Saint-Hyacinthe et de SYNOR, Centre de formation et de services-conseils aux entreprises.
Soutenir le développement des compétences des travailleurs
Il est désormais bien connu qu’un travailleur devra, au cours de sa carrière, actualiser régulièrement ses compétences. La formation continue répond spécifiquement à ce besoin. D’ailleurs, les diplômés du Cégep de Saint-Hyacinthe se tournent spontanément vers leur alma mater pour leurs besoins en perfectionnement puisque le sentiment d’appartenance est très fort.
Depuis quelques années, le Service de la formation continue du Cégep de Saint-Hyacinthe a diversifié ses modes de prestation des activités de formation à l’intention des travailleurs. Les programmes offerts en formule intensive, à temps plein et à temps partiel, de jour, de soir, pendant les fins de semaine ou encore en ligne, répondent aux horaires atypiques des travailleurs et aux exigences de la conciliation travail-études-famille. Certains programmes permettent même aux participants de passer de la formation à temps partiel à la formation à temps plein, ou vice versa.
« Nous adaptons continuellement notre offre de formation aux besoins manifestés par nos clients et, pour cela, il faut démontrer une grande ouverture d’esprit et beaucoup de créativité, souligne la directrice. Il est indispensable de se mettre à la place des étudiants, des travailleurs et des gestionnaires pour parvenir à concevoir des propositions susceptibles de les séduire. De nos jours, rares sont les travailleurs qui cessent toutes activités professionnelles pour retourner aux études à temps complet. L’innovation et la souplesse sont au cœur de nos modes de prestation de la formation. » Les compressions actuelles en éducation et la réduction des enveloppes budgétaires sont des défis supplémentaires qui incitent l’équipe du Service de la formation continue et de SYNOR à remettre continuellement en question ses pratiques et la pertinence de son offre.
L’équipe de la formation continue réfléchit continuellement aux moyens à prendre pour améliorer les services et favoriser une plus grande accessibilité. D’ailleurs, ce concept est au cœur de son approche marketing. « Pour nous, l’accessibilité n’est pas seulement physique. Certes, les trois campus et la proximité des principaux axes routiers sont importants pour notre clientèle. Mais les cours du samedi, les formations en entreprises et les cours en ligne favorisent tout autant l’accès à la formation », précise madame Brien.
Le Service de la formation continue est un guichet unique en matière de formation dans la région. « Nous aidons les étudiants à entrer graduellement sur le marché du travail grâce à l’alternance travail-études. Nous offrons un service de reconnaissances des acquis et des compétences. Les travailleurs peuvent ainsi obtenir une reconnaissance officielle de leurs acquis et des compétences provenant d’expériences variées. Nous contribuons à l’actualisation des compétences des travailleurs et nous répondons également à leurs besoins en matière de formation continue tout au cours de leur carrière, indique la directrice. Nous sommes conscients de l’importance du rôle que nous jouons et des services que nous devons rendre à la population et aux entreprises de notre région. Cela affecte chacune de nos décisions.»
Appuyer les entreprises dans leur recherche d’excellence
SYNOR, le Centre de formation et de services-conseils aux entreprises du Cégep de Saint-Hyacinthe, satisfait aux besoins variés des gestionnaires et des entrepreneurs de la Montérégie depuis 25 ans. Grâce à son offre diversifiée de services de consultation, de formation et d’accompagnement stratégique ainsi qu’à sa lecture éclairée des enjeux économiques régionaux, nationaux et internationaux, SYNOR aide ses clients à développer les compétences de leur main-d’œuvre et à maintenir leur compétitivité. Les professionnels de SYNOR innovent et imaginent des solutions adaptées qui contribuent concrètement à l’essor des entreprises québécoises.
Les crises qui ont secoué l’industrie agroalimentaire, le resserrement des réglementations ou l’adoption de nouvelles normes, par exemple, forcent les entreprises à actualiser leurs méthodes pour maintenir leur certification et conserver leur place sur les marchés. Le développement des compétences des employés et des gestionnaires est dorénavant incontournable.
« En tant qu’établissement de formation supérieure, nous possédons toute l’expertise requise pour soutenir les efforts des entreprises, affirme madame Brien. Par exemple, nous assistons plusieurs entreprises dans leur préparation aux audits et nous les aidons à implanter de nouvelles normes de qualité. Nous accompagnons celles qui cherchent à obtenir une certification internationale. » Le succès de SYNOR est le fruit du développement de relations durables avec ses clients et de sa capacité à répondre à l’ensemble de leurs besoins.
Le dynamisme de SYNOR plaît aux entreprises qui n’hésitent pas à lui confier des projets d’envergure. Par exemple, SYNOR a développé à la demande d’Olymel, une importante entreprise de transformation alimentaire, un programme de gestion de la relève. De plus, Desjardins lui a confié récemment un projet d’amélioration continue de ses services en Montérégie. Dans le cadre du dernier appel de projet du Fonds de développement de reconnaissance des compétences de la main d’œuvre, Pharmabio Développement, le comité sectoriel de la main-d’œuvre des industries des produits pharmaceutiques et biotechnologiques, a fait appel à ses services. SYNOR a élaboré une formation spécialisée qui permettra de rehausser les compétences et de développer la polyvalence des opérateurs et des assistants techniques en biopharmaceutique. SYNOR a également été fournisseur pour les Grands déjeuners des Comités sectoriels de la main-d’œuvre dans quatre régions du Québec. Des conférences furent offertes à des représentants de six grands secteurs manufacturiers (textile, biopharmaceutique, agroalimentaire, plastiques, caoutchouc et métallurgie).
Créer un pont reliant la formation au marché du travail
La très grande majorité des programmes de formation technique offerts par le Cégep de Saint-Hyacinthe proposent l’alternance travail-études aux étudiants à temps plein. Ce mode d’organisation de la formation permet aux étudiants de mettre en pratique, au cours de la période estivale, les connaissances acquises sur les bancs d’école et de vivre leurs premières expériences de travail dans le secteur d’activités qu’ils ont choisi.
Les étudiants ne sont pas les seuls à tirer profit de cette formule. L’intérêt des entreprises est tel que ce sont elles qui contactent le Cégep pour offrir des stages aux étudiants. Chaque année, elles accueillent des dizaines de stagiaires. L’alternance travail-études permet aux employeurs de repérer d’éventuels employés, d’observer les forces de la relève et d’offrir une rétroaction au milieu de la formation en lien avec les compétences qu’elles recherchent. « L’alternance travail-études est une formule qui profite à toutes les parties », estime madame Brien.
Aller au-delà des besoins régionaux
En partenariat avec l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec, le Service de la formation continue offre une formation d’appoint pour les dentistes formés à l’étranger. Tout est mis en place pour permettre aux immigrants d’acquérir les connaissances et les compétences requises pour la pratique de l’hygiène dentaire au Québec. « La qualité des contenus et la rigueur du processus d’évaluation sont essentielles au succès de ce programme. La collaboration de l’Ordre des hygiénistes permet la reconnaissance officielle de la formation au Québec », précise Madame Brien. Au terme du programme de 930 heures, les diplômés obtiennent un permis de l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec.
Planifier la relève
Les entreprises en transformation agroalimentaire de la région de Saint-Hyacinthe connaissent une belle croissance actuellement et innovent en proposant des produits qui mettent en valeur les ressources et les productions régionales. Elles ont d’importants besoins en main-d’œuvre qualifiée afin d’assurer la qualité et la sécurité des procédés de transformation, de conservation et de distribution. Voilà une avenue professionnelle passionnante qui demeure méconnue alors qu’elle offre de nombreux défis, notamment en recherche et développement.
Pour répondre aux besoins en renouvellement de la main-d’œuvre des entreprises en transformation agroalimentaire, SYNOR a développé L’affaire alimentaire, un projet visant à faire connaître les carrières du secteur de la transformation alimentaire et du contrôle de la qualité auprès des élèves de 4e secondaire. Cette initiative a pour objectif de stimuler l’intérêt des jeunes envers ce domaine alors qu’ils réfléchissent au programme de formation postsecondaire qu’ils devront bientôt choisir.
L’affaire alimentaire vient de conclure les activités de sa deuxième phase en collaboration avec le département de Techniques de diététique du Cégep de Saint-Hyacinthe et avec Cintech agroalimentaire, centre de transfert technologique.Les activités ont permis à près de 400 jeunes de trois écoles secondaires de vivre des activités de familiarisation avec ce domaine méconnu. Simulation d’une catastrophe alimentaire, visite de laboratoires spécialisés, découverte de la recherche consommateur, évaluation sensorielle de produits alimentaires, présentation des caractéristiques du secteur d’activités, des perspectives professionnelles et des parcours scolaires, voilà l’essentiel des activités développées dans le cadre de L’affaire alimentaire. Au terme des activités, 52 % des participants ont indiqué qu’ils avaient un intérêt envers le secteur d’activités. De plus, un concours et une présence active sur Facebook ont permis d’étendre la sensibilisation à près de 1750 élèves.
Participer au développement économique de sa région
Fanie-Claude Brien est issue d’une famille d’entrepreneurs. Elle comprend fort bien la dynamique entrepreneuriale et le rôle joué par les entreprises dans la prospérité d’une région. L’apport d’un établissement d’enseignement supérieur dans le développement des compétences de la main-d’œuvre, croit-elle, a un impact important sur la santé économique d’une région. « Au Service de la formation continue du Cégep de Saint-Hyacinthe, nous disposons de ressources incroyables. Notre expertise enseignante est qualifiée et performante. C’est une grande fierté. Ces acquis constituent une ressource importante pour les entreprises qui souhaitent être accompagnées dans différents processus de développement et de formation. »
La directrice exprime sa fierté de pouvoir compter sur une solide équipe de 22 employés permanents et sur une centaine de formateurs et de consultants ponctuels. « La stabilité et la compétence de nos ressources humaines sont certes des facteurs qui contribuent au maintien de liens étroits avec notre clientèle et à l’atteinte des objectifs de qualité que nous poursuivons », conclut Fanie-Claude Bien.