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La sécurité dans les cégeps : se préparer au pire pour mieux agir

 

 

 

Par Victoria Venturini | Collecto Services regroupés en éducation

 

Au cours des deux dernières décennies, les enjeux liés à la sécurité et à la gestion des crises dans les établissements scolaires du Québec ont été soulevés à plusieurs reprises dans les médias, notamment lors d’événements impliquant des personnes armées ou de situations climatiques extraordinaires. 

Dans un contexte où les menaces terroristes et environnementales se multiplient, l’adoption de mesures préventives et d’urgence par les directions d’établissement pour faire face à des situations de crise s’impose afin de veiller à la sécurité des étudiants et du personnel.

TIRER DES LEÇONS DU PASSÉ

Plus de dix ans après la fusillade survenue au Collège Dawson, à Montréal, la majorité des établissements d’enseignement du Québec ont mis en œuvre des plans des mesures d’urgence (PMU) et se sont dotés de différents dispositifs (caméras de surveillance, haut-parleurs dans les bâtiments pour diffuser les codes d’alertes, pochettes d’information sur le PMU dans chaque local, verrouillage automatique des portes, etc.) pour renforcer la sécurité des lieux et mieux faire face aux situations de crise sans pour autant égaler les mesures implantées par nos voisins américains (détecteurs de métaux, personnel armé à l’entrée des établissements, etc.).

Deux ans après cette tragédie, et sur les recommandations du coroner Jacques Ramsay, la Sûreté du Québec (SQ) a élaboré et mis en place un « Plan de réponse pour des établissements sécuritaires » (PRES) visant à renforcer la coordination avec les services de police et l’efficacité des membres du personnel des établissements scolaires dans le déploiement des mesures d’urgence applicables à ce type de situations extrêmes.

D’autres démarches ont vu le jour, notamment dans la région de l’Estrie où plusieurs partenaires du milieu de l’éducation, en collaboration avec le service de police de Sherbrooke, ont souhaité bonifier leur programme de gestion des mesures d’urgence en se dotant d’une vidéo résumant les meilleurs comportements à adopter en cas de menace d’un tireur actif, soit fuir, se barricader ou combattre.

En outre, pour développer des réflexes et apprendre à réagir face à ce type de menaces, des exercices de confinement barricadé se sont également généralisés à l’échelle de la province, sur une base volontaire. « Au Collège de Valleyfield, explique Marc Rémillard, directeur des services administratifs de l’établissement, « l’exercice de confinement réalisé en janvier 2017 avec l’ensemble du personnel, en collaboration avec la SQ et le service de sécurité incendie de la Ville, a permis de mieux coordonner nos actions avec les différents services d’urgence ».

La pertinence et l’efficacité de ces exercices ne fait pas consensus au Québec, ce qui fait que très peu d’établissements font le choix d’exposer leurs étudiants à une situation traumatisante pouvant générer de l’anxiété. Il est néanmoins possible de faire des mises en situation avec le personnel appelé à jouer un rôle dans la gestion des mesures d’urgence afin de le préparer à réagir dans l’action.

AUGMENTER LA PRÉVENTION ET ÊTRE PRÊT

Si le plan de mesures d’urgence permet de tracer les grandes lignes des interventions à effectuer pour un certain nombre de menaces, de centraliser l’information et d’améliorer la capacité de réponse et de coordination avec les services d’urgence, il ne peut prévoir toutes les actions à entreprendre ni gérer la cascade de conséquences qui en découle.

Des solutions existent toutefois pour accompagner et aider les établissements dans des situations de crise qui peuvent naître d’une multitude de causes aussi complexes qu’uniques, entre autres d’origine climatique (tempête de verglas), comportementale (allégations de harcèlement sexuel, radicalisation), financière (corruption, détournement de fonds) ou de santé publique (intoxication alimentaire, pandémie de grippe), et qui viendront bouleverser le fonctionnement et, parfois même, la réputation d’un collège.

« La gestion d’une situation de crise reste un enjeu majeur qui est trop souvent sous-estimé par les directions d’établissement », avance Serge Barbeau, conseiller et directeur de projets en matière de sûreté corporative et institutionnelle auprès d’entreprises et organismes publics. « Le facteur temps étant défavorable dans un contexte de gestion de crise, plus l’organisation aura planifié son traitement par la mise en place d’une cellule de crise, moins elle sera déstabilisée pour mobiliser dans l’urgence les ressources compétentes à l’interne et à l’externe », précise M. Barbeau. Selon lui, une prise de conscience en faveur de l’adoption de plans de gestion de crise se développe dans les établissements d’enseignement du Québec, ce qui permet d’en limiter le nombre par la prévention.

Par ailleurs, avec l’émergence des réseaux sociaux dans un environnement hyperconnecté, les directions des établissements ont dû s’adapter pour mieux contrôler l’information et limiter la divulgation de rumeurs en cas de crise. Aussi, certaines organisations se sont dotées d’applications mobiles de communication pour rejoindre l’ensemble de leurs publics instantanément lors de situations urgentes ou inhabituelles. C’est notamment le cas de la Commission scolaire de la Seigneurie des Mille-Îles (CSSMI) qui a développé sa propre application mobile pour transmettre rapidement des alertes à ses usagers, comme elle l’a fait récemment pour informer les personnes concernées par la crue des eaux sur son territoire.

EN CONCLUSION

En situation d’urgence ou de crise, l’inaction n’est pas une option et la planification de la gestion des mesures à déployer sont essentielles. On peut toutefois se préparer davantage à faire face à l’adversité, soit par des exercices de simulation réalistes ou des mises en situations avec les parties intéressées, et en se dotant d’outils permettant la diffusion et le partage d’information avec toutes les parties impliquées.

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DES SOLUTIONS ET DES OUTILS AU SERVICE DE LA SÉCURITÉ ET DE LA PRÉVENTION

Les défis sécuritaires sont là et certaines solutions peuvent aider les cégeps à y faire face, dont celles offertes par Collecto :

Mégafon : application mobile pour la communication et le plan des mesures d’urgence

Véga : logiciel de gestion de produits dangereux permettant le partage des plans d’étages, des issues et de la liste des équipements de sécurité avec les services d’urgence

Formation sur la gestion de crise : mise en œuvre d’une cellule de crise dans votre organisation






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