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Compressions « historiques » dans les cégeps
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Les compressions s’additionnent dans le réseau collégial. En plus d’imposer un gel de recrutement, Québec a plafonné les budgets d’investissement des cégeps en 2024-2025, qui ont forcé nombre d’entre eux à mettre en veilleuse des projets de rénovation.
Des compressions « historiques » se préparent dans le réseau collégial, a appris La Presse. Et les répercussions seront inévitables. Dès la prochaine rentrée, les étudiants pourraient avoir accès à moins de services, prévient la Fédération des cégeps.
Selon nos informations, les cégeps feront face à un manque à gagner de 151 millions de dollars en 2025-2026.
Ce montant représente l’écart entre les subventions de fonctionnement prévues par Québec et les dépenses anticipées par le réseau collégial.
Les subventions de fonctionnement visent à financer les activités des cégeps, incluant les salaires du personnel.
Elles augmenteront de seulement 0,3 % en 2025-2026, soit nettement en dessous de la croissance des coûts d’exploitation, qui se situerait plutôt entre 2 % et 4 %.
Conséquence : les établissements devront faire des « choix douloureux » dans leur prochain budget, a déclaré la présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps, Marie Montpetit.
« C’est une décision profondément inquiétante. C’est sûr que ça va affecter directement les services aux étudiants », a-t-elle dénoncé en entrevue avec La Presse.
Ces compressions surviennent alors que les cégeps connaissent une importante croissance de la population étudiante. Autrement dit, ils devront faire plus avec moins.
« On souhaite que le gouvernement reconsidère cette décision parce qu’elle va avoir des impacts importants », a-t-elle affirmé.
Compressions historiques
La Fédération des cégeps parle de compressions « historiques ». Elle rappelle que les dernières coupes de cette importance avaient été étalées sur cinq ans, entre 2011 et 2016.
« On est conscients que la croissance plus faible des subventions cette année pose des défis, mais les établissements ont la marge de manœuvre pour s’adapter et revoir leurs façons de faire », a déclaré le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry.
Il rappelle que les subventions de fonctionnement ont augmenté de 50 % depuis 2018 afin de corriger les compressions passées.
Les restrictions budgétaires s’additionnent dans le réseau collégial. En plus d’imposer un gel de recrutement, Québec a plafonné les budgets d’investissement des cégeps en 2024-2025, qui ont forcé nombre d’entre eux à mettre en veilleuse des projets de rénovation.
Il a depuis rehaussé les investissements en infrastructures de 682 millions de dollars sur trois ans dans son budget provincial, souligne cependant le cabinet de la ministre.
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