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Troubles d'apprentissage : le sujet de l'heure au Québec

Daphnée Dion-Viens
Le Soleil,23 août 2010

C'est le jour J. Ce matin, les premiers élèves de la réformehissent les portes des cégeps. Mais l'arrivée de cette nouvelle génération d'étudiants est loin d'être le seul «sujet de l'heure» dans les rangs des cégeps. Des enseignants sont encore plus préoccupés par l'augmentation du nombre d'étudiants qui souffrent de différents troubles d'apprentissage. Leur nombre a littéralement explosé au cours des dernières années. Des services se mettent en place pour répondre à leurs besoins, mais le manque de financement est criant.

 Catherine Paradis est professeure de littérature au Cégep de Rimouski. Depuis quelques années, elle doit apprendre à enseigner à un nombre croissant d'étudiants qui souffrent de différents problèmes : dyslexie, dysphasie, déficit d'attention, dysorthographie, syndrome d'Asperger, troubles d'anxiété, problèmes de santé mentale... la liste est longue.

Certains étudiants, anxieux, viennent demander de l'aide à l'enseignant avant le cours, pendant la pause et après la classe. Il y a aussi ceux qui posent des questions toutes les cinq minutes pendant un examen. Ou encore ceux qui oublient tout : leur agenda, leurs manuels scolaires, la date de remise des travaux.

«C'est toute une gymnastique, on n'est pas formé pour ça. En classe, on ne veut pas que ces élèves-là prennent trop de place, mais en même temps, on ne veut pas les museler. On doit aussi mettre des limites. On a tendance à les materner et à vouloir leur venir en aide, mais il faut que ça reste équitable pour les autres élèves. Jusqu'où on va? La ligne n'est pas facile à tracer», dit-elle Mme Paradis tient à préciser que le portrait «n'est pas tout noir» et qu'elle se réjouit lorsque des étudiants arrivent à décrocher leur diplôme d'études collégiales. «Mais c'est sûr que comme prof, ça demande plus de travail», lance-t-elle.

Catherine Paradis est loin d'être la seule dans cette situation. D'autres enseignants, qui ont préféré ne pas être identifiés, ont raconté à peu près la même histoire au Soleil. «C'est clair que c'est une grande préoccupation. Tout le monde a des cas à nous soumettre», affirme Jean Trudelle, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). De son côté, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) a consacré son dernier congrès à cette problématique «préoccupante».

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