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Technicien en maintenance d’éoliennes: un métier dans le vent

 

Alors que les parcs éoliens pullulent aux quatre coins de la province, la main-d'oeuvre sepécialisée, elle, est insuffisante dans ce secteur d’énergie.

(Alexandre Couture, collaboration spéciale, Unpointcinq.ca) Ce texte fait partie du cahier spécial Métiers, professions et carrières du Devoir 

Les changements climatiques chamboulent tous les aspects de la société, y compris le marché du travail. À travers ces bouleversements, certaines professions ont pris leur envol. Parmi celles-ci, le poste de technicien en maintenance d’éoliennes s’impose plus que jamais comme un métier d’avenir.

Le secteur éolien est en bonne santé au Québec. Les parcs éoliens pullulent aux quatre coins de la province et cette ruée vers l’énergie du vent ne semble pas près de s’estomper. L’an dernier, huit grands projets de parcs éoliens ont obtenu le feu vert pour s’implanter sur le sol québécois, et neuf autres sont à l’étude par les autorités gouvernementales. Seule ombre au tableau : la main-d’oeuvre spécialisée dans ce secteur d’énergie est insuffisante.

« Il manque déjà près de 100 techniciens dans les parcs actuels, confirme Syndie Penberthy, directrice générale au Créneau d’excellence en énergie renouvelable (Nuvéo). Les entreprises doivent refuser plusieurs contrats par année. Nous remarquons déjà un manque à gagner de 33 % pour 2022-2023. »

Former la relève à Gaspé

Ce besoin criant de main-d’oeuvre, le Groupe Collegia, affilié au cégep de la Gaspésie et des Îles, tente d’y répondre du mieux qu’il peut en proposant une attestation d’études collégiales (AEC) en maintenance d’éoliennes, un programme unique au Québec.

Offert depuis maintenant 18 ans, cette AEC vise à former à temps plein des techniciens et techniciennes en opération et maintenance de parc éolien. D’une durée de 960 heures, réparties sur six mois, le programme a attiré cette année 13 étudiants.

Alexandra Thibault, 30 ans, a décidé de se lancer dans l’aventure après avoir passé une dizaine d’années comme intervenante en service social. Amoureuse de la nature et grimpeuse aguerrie, elle ne cache pas qu’elle s’est un peu jeté les deux pieds dans le vide en s’inscrivant.

« Ma première pensée a été aussi simple que : la vue depuis le haut d’une éolienne doit être vraiment belle, lance-t-elle en riant. En m’informant ensuite sur les éoliennes, j’ai lu sur les énergies renouvelables et j’ai réalisé que c’était vraiment en lien avec mes valeurs environnementales. »

« C’est certain qu’il y a une fierté à travailler dans un domaine d’énergie propre, ajoute la Montérégienne. En plus, ce n’est pas commun comme métier. »

Les installations à Gaspé comptent un laboratoire et deux têtes d’éolienne pour l’entraînement, au grand plaisir des étudiants qui vont amorcer la portion pratique des cours au printemps.

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Le Devoir, 18 février