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Étudiants étrangers : le dg du Cégep de Rivière-du-Loup accuse Ottawa de racisme
Photo : Reuters / Chris Wattie
Source: Radio-Canada
Le directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup, René Gingras, dénonce les difficultés rencontrées par les étudiants internationaux qui souhaitent fréquenter les cégeps et universités du Québec. Il accuse le gouvernement fédéral de faire la sourde oreille à un problème qui existe depuis longtemps.
Selon une étude menée par l'Institut du Québec (IDQ), 72 % des étudiants africains subissent un refus d’Ottawa.
La principale raison évoquée par le ministère de l'Immigration pour ces refus est que les étudiants risqueraient de ne pas retourner dans leur pays d'origine au terme de leurs études, précise l'IDQ
dans son rapport.
René Gingras ne décolère pas devant cette situation, qui a également été dénoncée par d'autres établissements d'enseignement.
Il raconte que les étudiants qui viennent de la France ne rencontrent généralement pas ce problème.
Il salue l’excellent travail de Québec pour traiter rapidement les dossiers des étudiants francophones étrangers, mais affirme qu’il y a un refus systématique pour les demandes d’étudiants de l’Afrique francophone, une fois le dossier rendu à Ottawa.
« Il y avait un comité parlementaire qui s'était penché là-dessus à Ottawa, qui parlait de racisme. Moi j'irais même plus loin. Je dirais qu’il y a carrément un billet défavorable à l'égard des francophones sur lequel on ajoute une couche de racisme. »
— Une citation de René Gingras, directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup
Le directeur général est d’autant plus choqué par la situation dans un contexte où Québec souhaite favoriser la venue d’étudiants internationaux. Il y a un an, Jean Boulet était à Rimouski pour une annonce de 8 millions $ afin de favoriser l’attraction et la rétention des étudiants étrangers en région. Cependant, bon nombre d'entre eux n'ont pu bénéficier de cette mesure.
On veut régionaliser l'immigration. La meilleure façon de le faire, c'est d'accueillir des étudiants étrangers dans nos établissements en région, de les envoyer faire leur stage dans nos entreprises, pour qu'ensuite, ils se placent chez nous, estime René Gingras.
René Gingras, directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup, souhaite que sa sortie fasse réagir. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Selon lui, le système actuel freine le développement des régions, ne permet pas de régler le problème de la pénurie de main-d’œuvre et, qui plus est, met en danger certains programmes d'études.
Si on ne fait pas ça, les gens vont arriver à Montréal, trouver une communauté à Montréal et demeurer à Montréal. On est en train de nuire à la régionalisation de l’immigration en refusant des permis d’études dans les établissements régionaux, s’indigne M. Gingras.
« Je ne comprends pas sur quelle planète vit le ministre fédéral de l'Immigration, mais il serait temps qu'il arrive sur terre. »
— Une citation de René Gingras
Le Regroupement des cégeps de régions (RCR), dont fait partie le Cégep de Rivière-du-Loup avec douze autres cégeps, devait rencontrer le ministre Sean Fraser pour le sensibiliser à l’impact des étudiants internationaux sur la pérennité des établissements et sur l’occupation du territoire.
Cette rencontre qui devait avoir lieu l’an dernier a été annulée et depuis ce temps, M. Fraser est aux abonnés absents. Donc on en tire les conclusions qu’on peut en tirer, se désole-t-il.
Il affirme avoir l’appui de la députée provinciale de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Amélie Dionne, qui connaît l’ensemble du problème et essaie de faire bouger les choses auprès de son interlocuteur fédéral, sans succès.
Il conclut en affirmant tristement qu’étant donné que les personnes victimes de discrimination ne sont pas présentes, c'est facile à ce moment-là pour le gouvernement de faire la sourde d'oreille.
Le Cégep de Rivière-du-Loup accueille plus d’une centaine d’étudiants internationaux par année, mais pourrait en accueillir davantage, conclut René Gingras.
Avec les informations de Patrick Bergeron
Source: Radio-Canada