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La lenteur bureaucratique complique la venue d’auteurs en classe

Le programme «Parlez-moi d’une langue» permet de financer différentes activités cultuelles dans les cégeps, avec des auteurs surtout, mais aussi avec des scénaristes, des journalistes ou encore des artistes qui font la promotion du français dans leur travail. - (Michaël Monnier archives Le Devoir)

Étienne Paré Le Devoir

Les fonctionnaires du nouveau ministère de la Langue française tardent à renouveler un programme gouvernemental qui permet depuis plus de 25 ans la visite d’auteurs, entre autres, dans des classes de niveau collégial. Sans cette précieuse aide gouvernementale, alors que la session a débuté il y a près de deux mois, des cégeps ne peuvent organiser des activités littéraires pour leurs étudiants.

C’est le cas du Cégep de Matane, dans le Bas-Saint-Laurent, où chaque année, le programme « Parlez-moi d’une langue » permet habituellement la venue d’auteurs à la bibliothèque pour des conférences ou des panels.

« Sans ce financement, nous ne pouvons pas organiser ces rencontres [entre des auteur.es et la communauté collégiale], car il est difficile (voire impossible) pour nous de couvrir les frais. Étant situé à 400 km de Québec et 700 de Montréal, notre cégep ne peut assumer le cachet, le déplacement, l’hébergement ainsi que les per diem requis pour la venue d’auteur.es reconnu.es », a expliqué par courriel la technicienne en documentation de l’endroit, Anick Arsenault.

« Parlez-moi d’une langue » est d’ordinaire offert à tous les lieux d’enseignement postsecondaire, mais ce sont pour l’essentiel des cégeps qui s’en prévalent. Le programme permet de présenter différentes activités cultuelles, avec des auteurs surtout, mais aussi avec des scénaristes, des journalistes ou encore des artistes qui font la promotion du français dans leur travail. Depuis 2020, il était doté d’un budget annuel de 240 000 $, ce qui permettait de financer entre 300 et 350 activités à teneur culturelle chaque année.

« Je ne vois pas comment ça pourrait ne pas être renouvelé. Le gouvernement cherche des projets structurants qui font la promotion de la langue française. Honnêtement, je ne vois rien de plus structurant que “Parlez-moi d’une langue” comme projet. On va directement à la rencontre d’étudiants qui évoluent dans des milieux où le français est concurrencé par l’anglais. Et on atteint nos objectifs », plaide Geneviève Lauzon, la directrice générale de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ).

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