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«On ne peut pas tout faire en même temps» dans les cégeps, affirme Déry

Zacharie Goudreault - Le Devoir

La multiplication des besoins en entretien, en agrandissement de bâtiments et en achat de matériel dans les cégeps force Québec à « prioriser » les projets « les plus importants », explique la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry.

L’élue a été appelée à justifier jeudi matin, à l’entrée du caucus de la Coalition avenir Québec à Rimouski, la décision de son ministère d’acheminer à la fin du mois de juillet une lettre à l’ensemble des cégeps publics de la province dans laquelle ceux-ci ont appris qu’ils devront réduire, dans certains cas de plus de la moitié, les dépenses liées à leur budget d’investissement cette année.

« Tous les projets arrivent en même temps, donc à un moment donné, il faut prioriser certains projets. On ne peut pas tout faire en même temps », a déclaré la ministre.

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Plusieurs développements en cours dans les cégeps de la province ont d’ailleurs vu leur facture « exploser » dans les derniers mois, a poursuivi l’élue. Dans ce contexte, « j’ai besoin au moins de mettre un plafond annualisé pour suivre l’évolution des projets » dans un souci de « saine gestion des finances publiques », a-t-elle fait valoir.

« On se retrouve dans un goulot d’étranglement où on doit rénover, bonifier, s’assurer du maintien d’actifs dans tous ces établissements, et c’est ce qu’on fait depuis 2019 », a ajouté la ministre, qui a assuré que les investissements de son ministère dans le réseau collégial « sont colossaux ». « C’est juste que les besoins sont colossaux aussi », ce qui force Québec à faire des choix, a-t-elle soutenu.

Des répercussions majeures

La diminution des investissements autorisés cette année a toutefois été radicale dans plusieurs établissements. C’est le cas notamment du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, qui avait prévu dépenser 10,5 millions de dollars dans le cadre de son budget d’investissement, avant que Québec lui impose plutôt une limite de 2,8 millions, en plein été, a confié mercredi soir au Devoir son directeur général, Sylvain Blais.

Résultat : le cégep doit reporter à l’an prochain la construction d’une nouvelle résidence étudiante à Rouyn-Noranda, en plus de revoir à la baisse l’acquisition de matériel dont ont besoin plusieurs de ses classes. Une situation qui affectera notamment les deux nouveaux programmes du cégep offerts cet automne, soit Techniques de physiothérapie et Technologie de l’architecture, indique son directeur général.

« Il manquera assurément certains équipements qui seraient souhaitables d’avoir pour faciliter l’acquisition des compétences » par les étudiants de ces programmes, prévient M. Blais.

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6 septembre 2024