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Liberté de l’enseignement au cégep

Pour en finir avec l’autocensure

La lecture d’un roman de Michel Jean contestée par un cégépien parce que le bouquin évoque un viol et un suicide dans un pensionnat autochtone. Un enseignant accusé de racisme après avoir affirmé que des pays d’Afrique étaient plus pauvres que ceux d’Amérique du Nord. Une enseignante traitée de femme « frustrée » pour avoir mis au programme des œuvres féministes…

Texte d'Isabelle Hachey - La Presse

Ce sont là quelques-uns des conflits désolants qui ont éclaté dans des classes de cégeps, au cours des derniers mois, aux quatre coins du Québec. Ils ont été dévoilés la semaine dernière par la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ). Face à la multiplication de ces incidents, le syndicat demande au gouvernement d’agir pour mieux assurer la liberté de l’enseignement au collégial.

Que des cégépiens s’offusquent de certains contenus, c’est certes décourageant, mais on ne peut pas dire que ce soit très surprenant. La grande question est de savoir ce qui se passe ensuite. Ces élèves portent-ils plainte ? Les professeurs sont-ils censurés ? Sont-ils, au contraire, soutenus par leur direction ?

Pour s’assurer que tout se passe bien, le gouvernement caquiste devrait-il étendre aux cégeps l’application de la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire, comme le réclame la FEC-CSQ ?

Cette loi a été adoptée par l’Assemblée nationale en 2022, dans la foulée de l’affaire Lieutenant-Duval à l’Université d’Ottawa. Elle ne protège que les professeurs d’université. Pourtant, depuis cette affaire, n’importe quel enseignant au cégep sait qu’il risque lui aussi de s’attirer de sérieux ennuis s’il ose prononcer le « mot commençant par un N » en classe, ne serait-ce que pour expliquer un concept ou présenter une œuvre.

N’importe quel prof québécois sait trop bien qu’au cégep comme à l’université, les salles de classe peuvent vite se transformer en terrains minés.

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25 novembre 2024 - La Presse