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Le Cégep de la Gaspésie et des Îles au deuxième rang du classement des plus importants collèges de recherche et de développement au Canada


 

Entrevue avec monsieur Yves Galipeau, directeur général du Cégep de la Gaspésie et des Îles

 

Le Cégep de la Gaspésie et des Îles a obtenu le deuxième rang du classement annuel des 50 plus importants collèges de recherche et développement au Canada (Canada’s Top 50 Research Colleges 2016) réalisé par Research Infosource Inc.. Comment expliquer une telle performance ? Nous avons posé la question au directeur général du collège, Monsieur Yves Galipeau.

Trois CCTT performants
Le directeur général explique que le classement est établi en fonction de l’importance financière des projets de recherche donc de la taille du budget consacré. La présence de plusieurs centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) constitue dans ce sens un facteur important. Le Cégep de Saint-Hyacinthe qui se situe au premier rang au classement en compte deux et le Cégep de la Gaspésie et des Îles trois : Merinov, CCTT en pêches ; le TechnoCentre éolien et le Centre d’initiation à la recherche et au développement durable (CIRADD), CCTT en pratiques sociales novatrices: « Ces centres, explique Yves Galipeau,  génèrent un volume d’activités inhérent à leur existence en nos murs.

Merinov et le TechnoCentre éolien œuvrent dans des secteurs stratégiques qui reçoivent des subventions importantes des organismes subventionnaires. En dépit de la concurrence très vive lors des concours, ils réussissent à se démarquer. Il faut démontrer la pertinence, la qualité et la capacité des chercheurs de mener à bien les travaux. Il faut aussi avoir un plan d’intervention en particulier pour les projets du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) où il faut démontrer les retombées positives pour les entreprises du secteur. C’est très compétitif, mais nos centres tirent bien leur épingle du jeu. Nous lisons dans ce classement une reconnaissance de la qualité de nos équipes de recherche et les retombées positives dans les secteurs visés que sont l’énergie éolienne, les pêches et l’aquaculture. »

Le programme de recherche OPTIMAL de Merinov.

À titre d’exemple, en mars 2015, le Cégep de la Gaspésie et des Îles a obtenu une subvention de 2,3 M$ du CRSNG, par le biais du programme d’innovation dans les collèges et la communauté, renforcement de l’innovation, pour le programme de recherche OPTIMAL de Merinov. Le montant sera échelonné sur cinq ans et les travaux ont débuté en 2014.Le programme OPTIMAL s’articule autour de trois axes : l’amélioration de la productivité de l’algoculture, le développement de produits à haute valeur ajoutée (alimentaire et ingrédients actifs) et la valorisation des résidus de transformation des algues en coproduits (énergie, emballage, alimentaire, textile) dans une optique zéro déchet.

Le TechnoCentre éolien

En septembre 2016, Le TechnoCentre éolien a reçu un important soutien financier de 4,6 millions de dollars pour son programme de recherche sur l’intégration
intelligente des énergies renouvelables et des technologies de stockage dans les microréseaux. Ce programme, qui s’étalera sur cinq ans (2016-2021), bénéficiera d’un soutien financier de 4,6 millions de dollars du CRSNG, de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) et du gouvernement du Québec. Les entreprises participantes contribueront également au financement de ce programme dans le cadre des divers projets de recherche qui y seront menés.

Le CIRADD
Quant au CIRADD, il s’inscrit plus dans la mouvance des sciences humaines, domaine pour lequel il est plus difficile d’obtenir du financement. « Le CIRADD est spécialisé dans le domaine du développement durable, un des cinq CTTT en pratiques sociales novatrices. En 2016, il a obtenu un financement en sciences humaines du fédéral pour une première fois. Habituellement, ses projets sont financés par des partenaires, des entreprises et des organisations du territoire avec lesquels des projets sont menés ».

Une participation des étudiants
Les trois centres conjugués comptent 53 chercheurs ; le personnel technique : 62 et le personnel administratif : 42. Au total, 157 personnes travaillent dans ces centres. Dans le classement, le Cégep de la Gaspésie et des Îles se classe 2e dans sa catégorie pour la participation rémunérée des étudiants aux activités de recherche. Cette dimension est particulièrement prégnante au CIRADD. Le directeur général rappelle que le CIRADD est né grâce à l’initiative de deux enseignants du campus de Carleton-sur-Mer qui enseignaient dans le domaine de la biologie et de la sociologie. Au départ, ils avaient l’idée de faire participer les étudiants à des projets de recherche de développement durable et d’intégrer le tout dans leur curriculum.

Vers un programme recherche-études
La participation des étudiants aux activités de recherche est importante pour Yves Galipeau. Il rappelle que dans le projet des collèges d’implanter ce réseau de centres de transfert de technologie, il y avait une préoccupation de faire sortir la technologie de nos collèges pour la mettre au service des entreprises. « Cela se fait très bien. Nous encourageons ou privilégions des activités de recherche appliquée tournées vers l’innovation. Il y a une logique d’avoir accordé des CCTT en lien avec les programmes offerts dans les cégeps qui sont eux-mêmes en lien avec les activités économiques qui les entourent. Soulignons que ces centres ont été établis dans des cégeps et même si la gestion de certains centres a été confiée à des organismes,  ces derniers travaillent étroitement avec le collège auquel le centre appartient. Dans ma vision, il est absolument essentiel que le centre fonctionne en synergie avec le cégep. Il faut que nos professeurs participent aux activités de recherche ; il faut que les étudiants, dans la mesure du possible, puissent faire des travaux sous forme de stages ou de participation à des travaux de recherche pour qu’il y ait une réelle synergie entre la recherche et l’enseignement. Cela permettra également une meilleure transition entre le cégep et l’université. Nous voulons faire en sorte que les activités de recherche s’insèrent dans la vie pédagogique de nos établissements afin que l’étudiant puisse en profiter directement. Une des façons pour nous de matérialiser cette conviction, c’est de mettre en place ce projet de recherche-études. Nous connaissons bien le programme sport-études qui permet à des étudiants de combiner études et sport tout en se développant dans les deux secteurs. Nous voudrions que les étudiants qui manifestent un intérêt particulier pour la recherche puissent participer de façon structurée à des activités de recherche. Nos CCTT sont d’accord avec cette orientation et y sont engagés. Un de nos centres a d’ailleurs inscrit dans sa planification stratégique des actions qui vont dans ce sens. Bien sûr, c’est original. Il faudra faire preuve d’innovation et nous sommes déjà en cours de réflexion sur les modalités de mise en œuvre. »

Des retombées sur l’enseignement
Les subventions de recherche financées par les fonds subventionnaires impliquent l’acquisition d’équipements de pointe que le cégep n’aurait pas nécessairement les moyens de se procurer. La présence de ces équipements apporte un complément à la formation des étudiants. D’où l’intérêt pour les étudiants de participer à des stages et à des projets de recherche.

En se classant au deuxième rang au palmarès annuel des 50 meilleurs collèges en matière de recherche et développement au Canada, le Cégep de la Gaspésie et des Îles fait la démonstration qu’un « petit collège » peut se démarquer en occupant des créneaux d’excellence. L’orientation du collège d’intégrer de plus en plus les étudiants aux activités des centres mérite un soulignement particulier.

Dossier préparé par Alain Lallier, éditeur en chef et édimestre, Portail du réseau collégial






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