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La rentrée à l’ère de l’«IA d’abord»
En cette période de la rentrée scolaire, les futurs diplômés sont interpellés dans leur choix de carrière. Sur le terrain de l’embauche, les entreprises et organisations sont toujours plus nombreuses à miser sur l’essor en accéléré du développement technologique et à placer le recours à l’intelligence artificielle (IA) avant le recrutement de jeunes diplômés.
Par Gérard Bérubé, Le Devoir
Selon une enquête de la Hult International Business School publiée au début de l’année, environ 37 % des employeurs disaient préférer avoir recours à une IA plutôt qu’embaucher un jeune diplômé. Il ressort également de l’étude menée auprès de 1600 répondants (800 responsables des ressources humaines et 800 jeunes employés) un sentiment reflétant un décalage croissant entre les études universitaires et les compétences nécessaires pour réussir en début de carrière. Ainsi, 77 % des jeunes diplômés ont dit avoir appris davantage en six mois de travail que lors de leurs quatre années d’études.
Dans son rapport The Future of Jobs 2025, publié en janvier, le Forum économique mondial indiquait que les employeurs interrogés considèrent que les travailleurs peuvent s’attendre, d’ici à 2030, à la transformation ou à l’obsolescence de 39 % de leurs compétences. Ce taux atteignait 47 % dans l’édition de 2023. Le rapport constate que le déficit de compétences reste le plus grand obstacle à la transformation des entreprises : « près de 40 % des compétences requises sur le lieu de travail sont appelées à changer », peut-on lire dans le communiqué accompagnant le document.
« L’IA est en train de refaçonner les modèles d’entreprise, la moitié des employeurs dans le monde prévoyant de réorienter leurs activités pour cibler les nouvelles opportunités résultant de la technologie. » Et ils sont 41 % à planifier la réduction de leurs effectifs à mesure que l’IA automatisera certaines tâches.
La valeur des diplômes ?
L’inconfort face à cette absence de repères est particulièrement ressenti au sein de la génération Z, composée des personnes nées entre 1997 et 2012. Selon le réseau social LinkedIn, qui a demandé à près 500 000 professionnels de tous âges s’ils avaient confiance en leur avenir professionnel, cette génération est de loin la plus pessimiste.