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Des étudiants confiants face au chômage

La hausse du taux de chômage chez les jeunes aurait de quoi les inquiéter. Cela ne semble pourtant pas miner le moral des étudiants que Le Devoir a rencontrés. Ils justifient leur optimisme par les besoins en main-d’œuvre dans différents secteurs.

« Ce n’est vraiment pas une inquiétude, ça n’a jamais été difficile dans le domaine de trouver du travail », affirme Gabriel Dontigny, étudiant en sciences comptables à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Celui qui travaille déjà en entreprise affichait d’ailleurs un calme olympien à la veille de son examen final de l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec.

Laurence Deschênes, elle aussi aspirante comptable, est du même avis. Les chiffres défavorables sur l’emploi, « ce n’est pas quelque chose qui me stresse ».

Assis à quelques tables de là dans la cafétéria du pavillon Albert-Tessier de l’UQTR, Alexandre, Léa, Mikaël et Jacob ne semblent pas du tout préoccupés par les débouchés de leur programme d’études. « On est de futurs enseignants, donc il y a en masse de travail », observe ce dernier.

« On est quand même dans un domaine où l’emploi est très accessible », estime aussi Simon, étudiant au doctorat en psychologie, aux côtés de sa collègue Fanny. « C’est sûr qu’à la fin, on va avoir un emploi. »

Au-delà du contexte économique, le placement en emploi réside aussi dans la discipline et la motivation intrinsèque des étudiants, souligne Lucas Bisson, en voie de devenir kinésiologue. « Quand tu as une idée claire et que tu sais vraiment ce que tu veux faire, c’est plus facile de faire les efforts [nécessaires pour] arriver à ton but ».

Le message entourant la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs d’activité, martelé depuis des années, semble avoir été bien assimilé par les étudiants. Beaucoup plus que celui, plus récent, qui fait état d’un taux de chômage de 14,5 % chez les 15 à 24 ans en août, par rapport à 6,1 % pour les 25 à 54 ans. Dans un contexte d’incertitude économique lié à la guerre commerciale avec les États-Unis, les employeurs seraient réticents à l’idée d’embaucher des jeunes qui débutent dans le marché du travail.

 On dirait que les employeurs ont des besoins en main-d’œuvre, mais des besoins pour des gens expérimentés et spécialisés

— Isabelle Dionne

Des stages convoités

Si les étudiants rencontrés sur le campus de l’UQTR arborent une grande confiance en leur avenir, d’autres se heurtent à des embûches. C’est notamment le cas chez ceux qui tentent de décrocher un stage, une denrée de plus en plus rare.

« Depuis les deux dernières années, c’est vraiment plus difficile. On dirait que les employeurs ont des besoins en main-d’œuvre, mais des besoins pour des gens expérimentés et spécialisés », constate Isabelle Dionne, agente de stage à l’École de gestion de l’UQTR. Ainsi, pour répondre à leurs besoins, les stagiaires « ne semblent pas être le premier choix ».

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16 septembre 2025