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La traite des personnes: Une première étude dans les Laurentides

 Dans l'imaginaire collectif, on pense souvent que la traite de personnes ne peut pas nous toucher de si près et pourtant, malheureusement, ces réalités sont plus proches
qu'on ne le pense.

la chercheuse principale, Édith de la Sablonnière, enseignante au Cégep de Saint-Jérôme.

Saint-Jérôme, le 1er décembre 2020 - Dans les Laurentides, 315 personnes ont été identifiées comme ayant été victimes de traite de personnes tandis que 80 autres sont suspectées de l'avoir été. C'est ce que révèle le rapport de recherche dévoilé aujourd'hui par le Phare des AffranchiEs et le Cégep de Saint-Jérôme.

C'est la première fois que de telles données sont dévoilées pour la région. Cette étude documente les réalités de la traite, du point de vue des personnes travaillant au sein d'organisations susceptibles d'être en contact avec les victimes. Des représentants de différents milieux (santé, scolaire, communautaire, etc.) ainsi que des corps policiers et de la Direction de la protection de la jeunesse ont d'ailleurs pris part à la démarche afin de faire avancer les connaissances sur cette problématique.

Alors que la Commission parlementaire sur l'exploitation sexuelle des mineurs (une des formes de traite) prévoit lancer son rapport cet automne, cette recherche tombe à point. Il est plus important que jamais de mobiliser notre société vers des actions concrètes.
Une recherche inédite sur la traite de personnes dans les Laurentides

Cette étude dresse le profil des victimes de traite de personnes dans les Laurentides, expose leurs besoins, les services offerts et le niveau de connaissance des personnes participantes sur l'enjeu. Elle met également en lumière quelques défis tels qu'une grande méconnaissance de la problématique, un manque criant de formation ainsi que des difficultés à identifier les besoins spécifiques des personnes en situation de traite. Mentionnons que plus de 40 % des participantes et participants affirment ne pas savoir où référer les gens en cas d'inquiétudes ou ont préféré ne pas répondre à la question.

« La traite des personnes dans les Laurentides est un phénomène mal connu et difficile à mesurer. Les gens pensent souvent qu'elle se déroule seulement dans les grands centres urbains et pourtant, ce n'est pas le cas. Elle existe ici, dans les Laurentides. Cette recherche nous permet d'affirmer haut et fort que des actions concrètes peuvent être faites par tous, peu importe leur rôle, pour protéger davantage nos jeunes et moins jeunes », précise Nathalie Khlat, co-fondatrice et directrice de projets au Phare des AffranchiEs.

« Je tiens à remercier tous les organismes partenaires pour leur travail de concertation. Leurs contributions ont grandement aidé à mieux comprendre la problématique de la traite. Nous souhaitons que cette étude devienne une référence dans les milieux laurentiens et espérons-le, constitue un apport important à la mise en place d'actions concrètes et à l'élaboration de politiques à long terme conçues pour protéger les droits et mieux répondre aux besoins variés des victimes », renchérit Édith de la Sablonnière, chercheuse principale.

La collaboration : le coeur de cette recherche
Si le Cégep de Saint-Jérôme possède déjà une solide expérience dans le domaine de  la recherche et du développement ainsi que de l'innovation, c'est grâce à une proposition de partenariat du Phare des AffranchiEs que la recherche en sciences humaines a pu renaitre après de nombreuses années d'inactivité.

« À titre de maison d'enseignement supérieur, notre mission consiste non seulement à transmettre des savoirs et des connaissances, mais aussi à en développer de nou- veaux afin de faire évoluer notre société et les individus qui la composent. Et c'est ce que nous faisons, chaque jour, par le biais de nos activités pédagogiques et de re- cherche. Non seulement ce projet de recherche est le fruit d'une importante collabora- tion entre notre Collège et le Phare des AffranchiEs, mais les recommandations qui en émanent nous permettront de "grandir" collectivement », a fait valoir Nadine Le Gal, di- rectrice générale du Cégep de Saint-Jérôme.

L'équipe de recherche encourage fortement les personnes élues, les représentantes et représentants gouvernementaux ainsi que les gestionnaires et personnes travaillant au sein d'organisations concernées par la traite, à prendre connaissance du rapport de recherche qui propose des recommandations concrètes et spécifiques. Qu'il s'agisse d'initiatives de sensibilisation, de formation du personnel ou de création d'un filet de sécurité efficace pour les victimes par la mise sur pied d'un système de personnes- ressources, ces pistes de solution n'ont qu'un seul but : améliorer la réponse laurentienne à l'enjeu de la traite.

Le  rapport  de  recherche  est  disponible  sur  les  sites  du  Phare  des  AffranchiEs      ( www.affranchies.ca/recherche-laurentides)    et     du     Cégep     de     Saint-Jérôme   ( www.cstj.qc.ca/le-cegep/recherche/). Il a été réalisé grâce au Fonds d'appui au rayonnement des régions du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation et à une subvention du Programme d'aide à la recherche et au transfert - volet Innovation sociale (PART-IS) du ministère de l'Éducation et du ministère de l'Enseignement supérieur du Québec.

À propos du Cégep de Saint-Jérôme
Fondé en 1970, le Cégep de Saint-Jérôme offre 28 programmes de formation préuniversitaire et technique ainsi que 14 attestations d'études collégiales, répartis sur trois campus. Deux centres collégiaux de transfert de technologie (CDCQ et IVI) lui sont aussi affiliés. Par ses activités pédagogiques et de recherche, en partenariat avec son milieu, le Cégep de Saint-Jérôme contribue de façon significative au développement de la société et des personnes qui la composent. Mentionnons que le Collège emploie plus de 700 employés. Il accueille annuellement plus de 7000 étudiants au secteur régulier, à la formation continue et aux entreprises.

À propos du Phare des AffranchiEs
Créé en 2015, le Phare des AffranchiEs est un organisme à but non lucratif des Laurentides qui oeuvre à la conscientisation des gouvernements, des organismes et du public à la réalité de la traite de personnes afin qu'elle soit reconnue et que la lutte pour la contrer soit bien organisée et efficace. Il offre des programmes de sensibilisation, de prévention et d'intervention directe aux victimes et aux proches.
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Renseignements

Daphnée Tranchemontagne Conseillère aux communications 450 436-1580, poste 1107
dtranchemontagne@cstj.qc.ca
cstj.qc.ca

Nathalie Khlat
Co-fondatrice et directrice de projets
514 291-6613
direction@affranchies.ca
www.affranchies.ca