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Éditorial du Devoir

«Pour améliorer le français au cégep, le temps est venu de passer à l'action»

par Marie-Andrée Chouinard

Le ministère de l’Enseignement supérieur a finalement dévoilé vendredi le très attendu rapport fait par trois expertes sur la maîtrise du français au collégial. Sans grande surprise, on y surligne l’urgence d’agir pour tenter d’améliorer d’insatisfaisants taux de réussite en français au cégep. Parmi les constats principaux, un air de déjà-vu : la scolarité obligatoire au Québec, depuis le préscolaire jusqu’à l’entrée au collégial et même plus, ne garantit absolument pas une maîtrise suffisante de la lecture et de l’écriture.

Il faudra bientôt attaquer avec courage ce constat navrant : pour qu’un étudiant débarque au cégep mal outillé en français, ne serait-ce pas le signe qu’il a traversé les réseaux précédents sans avoir accumulé le bagage nécessaire ? Peut-on terminer sa 6e année sans savoir lire ? Apparemment, oui. Peut-on obtenir un diplôme d’études secondaires sans être à l’aise en français écrit ? Il semble aussi que oui.

Discutez des compétences en français des étudiants du collégial avec un acteur du collégial, et celui-ci lèvera les yeux au ciel en déplorant une mauvaise préparation au secondaire. Tentez de comprendre le niveau de français des élèves du secondaire, et votre interlocutrice soupirera en pointant le trop grand nombre d’élèves qui ont terminé le primaire sans avoir les outils de base en français. Le cycle des lacunes en français au Québec ne doit pas être analysé réseau par réseau, mais plutôt scruté dans son ensemble.

Les autrices du rapport déposé au ministère en janvier 2022La maîtrise du français au collégial : le temps d’agir — ont semé 35 recommandations pour tenter d’améliorer la situation, laquelle plombe la réussite au cégep. On constate en effet que les écueils en français comptent parmi les principales causes d’abandon ou de non-réussite des études au cégep. Les statistiques démontrent que les élèves ayant eu moins de 75 % à l’épreuve unique de français de 5e secondaire sont moins susceptibles d’obtenir leur diplôme d’études collégiales que ceux qui ont obtenu plus de 75 %.

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13 mars 2023