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«Faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle en éducation ?»

Le premier mot qui nous vient à l’esprit à la suite de la plus récente initiative du ministère de l’Enseignement supérieur sur l’intelligence artificielle ?

Texte d'alexandre Sirois - La Presse

Bravo !

La ministre Pascale Déry a organisé, la semaine dernière, une journée de réflexion sur l’intelligence artificielle dans le milieu de l’éducation supérieure.

Elle souhaitait « discuter des avantages et des inconvénients de cette technologie dans un contexte pédagogique ».

C’était une très bonne idée.

Les développements en matière d’intelligence artificielle sont saisissants. Nos décideurs n’ont pas le choix, ils doivent prendre le taureau par les cornes. À Québec comme à Ottawa.

Le monde de l’éducation, lui, est frappé de plein fouet par ces développements. Il fait déjà face à de sérieux bouleversements, quelques mois seulement après le déploiement, pour le grand public, du robot conversationnel ChatGPT.

Hélas, quand on entend parler de l’intelligence artificielle dans un contexte d’éducation, c’est souvent pour faire état de craintes ou rapporter que des établissements ont interdit l’utilisation d’outils comme ChatGPT par leurs étudiants.

Qu’il y ait toutes sortes d’idées qui circulent dans le monde de l’éducation au sujet de l’intelligence artificielle et qu’on en débatte est parfaitement normal.

Or, elles ne se valent pas toutes, ces idées.

La peur est mauvaise conseillère. Interdire carrément l’utilisation des outils d’intelligence artificielle en éducation est non seulement vain, c’est aussi contreproductif.

C’est vain parce que certains de ces outils sont déjà tellement accessibles et vont finir par être si incontournables dans nos vies quotidiennes qu’il y aura toujours des étudiants qui vont les utiliser.

Qu’on le veuille ou non.

C’est contreproductif parce qu’en interdisant ces outils, on se prive de ce qui peut être une véritable richesse tant pour l’enseignement que pour l’apprentissage… du moins si on parvient à bien encadrer son utilisation.

Sans compter que l’intelligence artificielle est appelée à prendre une place de choix dans le monde du travail. Dans ces circonstances, les institutions d’enseignement qui lui tournent le dos se mettent dans une position intenable à long terme.

L’intelligence artificielle devra même être intégrée à la formation de bon nombre d’étudiants, des futurs enseignants, programmeurs, professionnels de la santé et des communications, etc. C’est inéluctable.

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22 mai 2023