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Compressions « historiques » dans les cégeps

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Les compressions s’additionnent dans le réseau collégial. En plus d’imposer un gel de recrutement, Québec a plafonné les budgets d’investissement des cégeps en 2024-2025, qui ont forcé nombre d’entre eux à mettre en veilleuse des projets de rénovation.

Québec impose des compressions « historiques » dans le réseau collégial. Et les répercussions seront inévitables. Dès la prochaine rentrée, les élèves pourraient avoir accès à moins de services, prévient la Fédération des cégeps.

Léa Carrier La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • Les cégeps feront face à un manque à gagner de 151 millions de dollars en 2025-2026.
  • Selon nos informations, des services directs aux élèves comme de l’aide psychosociale, du mentorat ou du soutien pédagogique pourraient être compromis.
  • Les établissements devront faire des « choix douloureux » dans les prochaines semaines, selon la Fédération des cégeps.

« Du jamais-vu », « sans précédent » : les compressions budgétaires prévues dans le réseau collégial ont eu l’effet d’une bombe, lundi.

Selon nos informations, des services directs aux élèves comme de l’aide psychosociale, du mentorat ou du soutien pédagogique pourraient être compromis.

Les cégeps feront face à un manque à gagner de 151 millions de dollars en 2025-2026.

Ce montant représente l’écart entre les subventions de fonctionnement prévues par Québec et les dépenses anticipées par le réseau collégial, qui connaît une croissance de la population étudiante.

Les subventions de fonctionnement sont les allocations versées par le gouvernement annuellement pour financer les activités des cégeps.

Elles augmenteront de 0,3 % en 2025-2026, bien en dessous de la hausse des coûts d’exploitation du réseau, qui se situerait entre 2 % et 4 %.

Conséquence : les cégeps seront appelés à faire des « choix douloureux » dans les prochaines semaines, a déclaré la présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps, Marie Montpetit.

« C’est une situation profondément inquiétante », a déploré Mme Montpetit, appelant le gouvernement à revenir sur sa décision.

Des conséquences importantes

« C’est un choc. C’est une compression qui dépasse toute imagination », a laissé tomber Nathalie Vallée, directrice générale du Collège Ahuntsic, à La Presse.

Depuis qu’ils ont appris la nouvelle, c’est le branle-bas dans son équipe pour trouver l’argent manquant. « Il va y avoir des conséquences importantes sur nos activités », a-t-elle prévenu.

Services en santé mentale ou en orientation, projets sportifs, socioculturels ou artistiques : tout devra être réévalué.

Les choix qu’on va devoir faire vont être vraiment déchirants."

Nathalie Vallée, directrice générale du Collège Ahuntsic

Même son de cloche au cégep de l’Outaouais. L’établissement, qui procède encore à l’analyse des règles budgétaires, n’est pas à l’étape d’annoncer quels services seront touchés.

Chose certaine, il ne sera pas en mesure de maintenir le même niveau de services. « Il s’agit de décisions incontournables et qui seront, dans certains cas, irrévocables », a affirmé son directeur général, Steve Brabant.

Directeur général du cégep de Victoriaville, Denis Deschamps déplore la faible augmentation des subventions. « Ça ne nous permet pas de payer l’indexation de l’électricité », a-t-il illustré.

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13 mai 2025