Nouvelles

Français au collégial - Dévalorisation

27 octobre 2014  |Antoine Robitaille | Le Devoir.com //

S’il fallait une preuve supplémentaire qu’Yves Bolduc n’est pas à sa place au ministère de l’Éducation, nous l’avons obtenue la semaine dernière. En réponse à des questions sur les suites à donner au rapport Demers, le ministre a tenu des propos contradictoires, confus et erronés qui, malgré ses dénégations, laissent présager le pire : un nivellement par le bas.

Même si ce n’était pas l’objet de sa consultation, le Rapport final du chantier sur l’offre de formation collégiale (signé Guy Demers) se permet une sorte de post-scriptum où il s’en prend entre autres à l’épreuve uniforme de français (EUF), que fait passer le ministère et qui est une condition nécessaire pour obtenir un diplôme (DEC). « Nous rapportons un problème chronique de notre système d’éducation qui condamne plus de 1000 étudiants par année à terminer plusieurs années d’études sans diplôme. » Cette phrase, et quelques autres de ce rapport, donnent l’impression que nous passons tranquillement, au Québec, de la logique du « droit à l’éducation » à celle, viciée, du « droit au diplôme ».
 
Sur les trois critères que compte l’EUF — compréhension, structure et maîtrise de la langue —, c’est pour le dernier que les collégiens obtiennent le pire score… 85,1 % ! (Ils réussissent le premier à 96,2 % et le second à 99,5 %. Le taux de réussite global est de 83,1 %.) Or, le rapport Demers choisit d’interpréter ces faits comme un « gaspillage de ressources humaines ». Comme si l’exigence de maîtriser sa langue maternelle était accessoire, alors même que nous sommes en « économie du savoir ». Le rapport enferme ensuite l’avenir dans deux options : modifier le contenu des cours de français collégiaux pour préparer encore davantage les étudiants à l’EUF (libérer quelques heures pour l’orthographe et la syntaxe ; au pire, évacuer toute littérature). Ou alors… abolir carrément l’EUF.

Lire la suite sur Le Devoir.com

On peut lire la réplique de M. Guy Demers, publié dans Le Devoir du 30 octobre: La Réplique - Le français au collégial - La dévalorisation de quoi au juste?_