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Cégep de Sherbrooke
Martin Aubé et Johanne Roby sont honorés
pour leur contribution à une étude alliant pollution lumineuse et santé, avec une approche éducative puisant dans la didactique

Sur la photo, de gauche à droite : Pierre Chastenay, Marie-Élise Parent, Johanne Roby et Martin Aubé. Crédit photo : Acfas
Leurs travaux de recherche visent deux objectifs : étudier l’association entre l’exposition à la pollution lumineuse et le développement de certains cancers, ainsi que l’effet de la participation à une recherche scientifique authentique de personnes étudiantes au collégial sur le développement de leur identité scientifique.
Dans le cadre de ce projet interdisciplinaire et interordre, l’équipe de recherche du Cégep de Sherbrooke est responsable des aspects scientifiques et techniques de la mesure de la pollution lumineuse (intensité, gamme spectrale, pénétration dans les maisons, etc.) et de la modélisation informatique. Elle supervise aussi le travail des personnes étudiantes au collégial, qui sont appelées à vivre une situation réelle de recherche portant sur la mesure de la lumière nocturne, ainsi que des personnes étudiantes aux trois cycles universitaires à l’Université de Sherbrooke et une équipe d’élèves du secondaire de l’école Mitchell-Montcalm, supervisée par l’enseignante Caroline Perron.
De son côté, l’équipe universitaire en didactique s’intéresse à l’analyse des effets de cette participation à un projet proposant d’aborder des questions de recherche « ouvertes » sur l’identité scientifique des personnes étudiantes. L’équipe universitaire en épidémiologie examine quant à elle comment la lumière ambiante nocturne autour du lieu de résidence est associée au risque de développer le cancer.
Une collaboration interdisciplinaire qui fait avancer la science
Cette collaboration interordre a permis de réaliser d’importants progrès, tant sur le plan scientifique que didactique :
Du côté de la pollution lumineuse et de la santé publique, l’équipe a mis au point une méthodologie novatrice pour traiter les photographies nocturnes captées par les astronautes de la Station spatiale internationale, en les convertissant pour qu’elles correspondent à la vision humaine en milieu urbain. Combinée à une caractérisation fine des propriétés géométriques des villes et à un modèle numérique de propagation de la lumière, cette approche a permis d’estimer avec précision la lumière intrusive susceptible d’entrer dans les habitations.
Ces données ont ensuite été utilisées pour évaluer l’exposition lumineuse nocturne au lieu de résidence de 4000 hommes montréalais, démontrant qu’une forte lumière artificielle nocturne est associée à un risque accru de développer une forme agressive du cancer de la prostate, la plus vaste étude du genre à ce jour.
Inspirer la relève scientifique
Du côté des sciences et de l’éducation, la recherche a mis en évidence les conditions favorisant le développement de l’identité scientifique des personnes étudiantes impliquées : contacts directs et répétés avec des scientifiques, utilisation d’instruments authentiques, et participation à des activités de recherche « ouvertes ». Cette participation à une démarche scientifique authentique renforce le sentiment d’appartenance à la culture scientifique des personnes étudiantes et leur désir de poursuivre des études en sciences.
Ensemble, ces résultats illustrent la richesse d’un projet véritablement interdisciplinaire et interordre, où la complémentarité des expertises a permis d’avancer de façon significative tant la compréhension des effets de la pollution lumineuse que celle des mécanismes par lesquels se construit l’identité scientifique.
« Si un projet te passionne, crois en tes capacités et tes rêves. N’hésite pas à briser des barrières et faire des liens que d’autres n’ont pas osé faire. Nous ne sommes pas experts en tout. Allier différentes disciplines et ordres d’éducation dans nos projets de recherche constitue une richesse inestimable dans l’apprentissage. Comme enseignante et récipiendaire de ce prix, je suis fière de contribuer à mettre des étoiles dans les yeux de nos personnes étudiantes », a exprimé Mme Roby.
« Ce projet de collaboration interordre a permis de valoriser des apprentissages durables par les personnes étudiantes participantes. Je crois qu’elle a favorisé la relève en sciences sans sacrifier la productivité scientifique des chercheurs. J’espère que notre expérience pourra inspirer d’autres groupes de recherche à adopter des approches similaires », a mentionné M. Aubé.
Le Cégep de Sherbrooke félicite chaleureusement ses deux enseignants-chercheurs et leurs collaborateurs pour cette distinction hautement méritée et salue leur contribution exceptionnelle tant à l’avancement des connaissances sur les effets de la pollution lumineuse qu’à la formation de la relève scientifique.
En savoir plus sur le projet de recherche
Source :
Léa-Maude Roy
Conseillère en communication
Cégep de Sherbrooke
Cellulaire : 819 821-1381
Lea-Maude.Roy@cegepsherbrooke.qc.ca




