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Aux menus des cafétérias

L’achat local, un incontournable

Depuis plusieurs années et surtout depuis la pandémie, on entend dire de part et d’autre que les citoyens doivent prioriser l’achat local afin de développer l’économie et de protéger l’environnement, et ce, même si les coûts sont plus élevés. Si la population a entamé le changement, du côté institutionnel, cela s’avère plus complexe. Un projet innovateur a donc vu le jour afin d’accélérer ce processus en proposant des mécanismes concrets.

Réseau des CCTT – Synchronex

Depuis janvier 2021, le CISA, centre d’innovation sociale en agriculture, un CCTT associé au Cégep de Victoriaville, travaille sur un projet intitulé « Plus d’ici dans nos cafétérias ».  Celui-ci a pour objectif d’augmenter la présence des produits locaux dans nos institutions, et ce, en impliquant l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement en aliments.  Le projet se divise ainsi, accompagnement, consultation du milieu lors de la réalisation de deux sommets. Ceux-ci ont comme objectifs de favoriser les échanges et de définir des actions tangibles qui auront comme résultat une co-construction d’une stratégie concrète à mettre en place.

Où en est le projet?

Jusqu’à maintenant, des institutions telles que des écoles, des hôpitaux, des milieux de gardes, etc. ont été ciblées afin d’établir un portrait de la situation réelle d’approvisionnement. Des mécanismes ont déjà été introduit pour débuter l’intégration des aliments locaux dans leurs menus. De plus, le premier sommet a eu lieu en juin 2022. Ce dernier avait pour objectif d’inspirer les acteurs afin de mettre en place des actions concrètes pour agir et augmenter la présence des aliments locaux dans les cafétérias. Plusieurs présentations ont été faites afin de démystifier les enjeux et de donner des exemples de ce qui se passe ailleurs au Québec et dans le monde. Selon Mme Christine Gingras, chargée de projets au CCTT CISA, « ce sommet fût un véritable succès (…), tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement étaient présents.»  Les rencontres entre les acteurs et les discussions menées durant le sommet ont été vraiment pertinentes dans la poursuite des objectifs. Mme Gingras note d’ailleurs être heureuse « de l’intérêt et de la mobilisation des transformateurs et des producteurs dans les rencontres, puisque cela démontre une réelle volonté de leur part de prendre position. »

Les enjeux rencontrés

Des défis se sont présentés surtout au niveau des institutions qui ont de la difficulté à se positionner et qui démontrent moins de volonté que prévu à participer au projet. Mme Gingras a constaté que ces institutions sont davantage en mode gestion de crise, puisqu’elles vivent d’autres enjeux prioritaires avec lesquels elles doivent jongler en ce moment, tels que la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre, etc. Ce qu’on peut établir jusqu’à présent, cependant, c’est que la solution doit rester simple et abordable et que des mécanismes doivent être mis en place afin de faciliter la transition. Selon Mme Gingras, « il y a plusieurs déverrouillages à actionner, à l’échelle provinciale et même nationale » car il y a beaucoup de contraintes actuellement qui rendent la transition difficile.

Et maintenant?

D’ici le prochain sommet, qui aura lieu en juin 2023, des sous-comités de travail se sont créés afin de définir une stratégie en fonction des enjeux prioritaires identifiées :

  • la provenance et la traçabilité des aliments;
  • les besoins et réalités propres à chaque institution;
  • la disponibilité de la main d’œuvre;
  • l’accès aux informations et aux ressources disponibles en matière d’approvisionnement alimentaire local;
  • l’offre d’aliments locaux adaptée et disponible;
  • le prix juste et équitable pour tous;
  • la sensibilisation aux multiples bénéfices de l’achat local, de la ferme à l’assiette.

D’ailleurs, des mises en commun auront lieu afin de mutualiser certains services. Ce sommet favorisera l’interconnaissance entre les acteurs et les outillera à travailler ensemble de manière efficace. Mobiliser les acteurs du milieu dans la réflexion aura comme impact d’augmenter leur engagement et de développer des opportunités de déploiement. La dynamique ainsi créée facilitera la mise en œuvre des actions dont l’objectif ultime est la régionalisation par des organismes du milieu ainsi que le rayonnement de la démarche.

Déjà, le projet a des retombées concrètes, puisque des formations continues seront offertes par le Cégep de Victoriaville en lien direct avec l’approvisionnement local des institutions. La première cohorte, débutera en février avec un cours qui s’intitule : Comment percer le marché institutionnel? Formation pour les entreprises bioalimentaires.

Pour plus d’informations sur le projet, vous pouvez consultez le site Web suivant :

https://plusdici.ca/blogue/plus-dici-dans-nos-caf%C3%A9t%C3%A9rias.

Pour les formations : https://sfcvicto.vivadminsys.com/students/catalog/37707