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Mérici Collégial Privé

Vicky Roy, la nouvelle DG qui vient de l’Ouest

Par Thérèse Lafleur, rédactrice

Vicky Roy, directrice générale, Mérici Collégial Privé

Depuis le 3 février 2025, Vicky Roy est à la barre de Mérici Collégial Privé. Ce qui la distingue, ce sont les postes clés qu’elle a occupés en Saskatchewan, en Alberta, en Colombie-Britannique et au Québec. Cette nouvelle directrice générale compte plus de 25 ans d’expérience en enseignement supérieur, en recherche et en gestion collégiale. Originaire de Québec, elle revient y exercer un leadership reconnu avec en perspective une solide connaissance des collèges canadiens.

« Après 18 ans dans l’Ouest du Canada, je dois me réapproprier la culture québécoise. Nous parlons plus en début de rencontre et nous posons beaucoup de questions. C’est différent de travailler dans le monde de la langue de Shakespeare. Il y a aussi une différence notable entre travailler à Québec ou à Montréal. » confie madame Roy.

Sur les plans personnel, familial et professionnel, vivre à Québec l’enthousiasme. Son nouveau mandat à Mérici la fait vibrer, car la vocation éducative des Ursulines ponctue l’histoire de sa famille, de sa grand-mère bénévole à la parenté qui y a étudié. « Quand j’étais dans l’Ouest, je percevais Mérici comme un beau collège, dans un bel endroit. Je me souvenais surtout de la qualité de l’éducation, de l’attention portée aux étudiants.es. Aujourd’hui, Mérici veut encore améliorer la condition humaine. J’y vois une mission qui pose des défis importants et offre aussi des opportunités. C’est pourquoi j’ai décidé de venir m’établir à Québec après 18 ans dans les provinces de l’Ouest.. »

Mérici est un collège subventionné rappelle-t-elle. Selon madame Roy, le milieu de l’éducation est difficile au Canada et à travers le monde. « J’ai commencé comme chargée de cours à l’Université Laval. Ensuite, j’ai dirigé l’école de gestion du Collège Lasalle, à Montréal et poursuivi ma carrière en gestion de l’éducation dans des collèges de l’Ouest canadien. Les problèmes sont semblables d’une institution à l’autre bien que le niveau collégial soit spécifique au Québec. Ailleurs au Canada, les collèges peuvent offrir des baccalauréats. Ces collèges donnent des formations d’apprentis.es alors qu’au Québec, la formation continue s’en charge. C’est évident que Mérici n’offre pas la gratuité scolaire comme les cégeps. Une session coûte environ 260 $ au cégep et 2 000 $ à Mérici. Une session dans un collège public albertain peut coûter 4 500 $.  En Colombie-Britannique, les collèges ne sont pas subventionnés à 100 % et, comme ailleurs au Canada, ils voient les gouvernementaux diminuer les subventions chaque année. Des désinvestissements visant parfois la fermeture de programmes qui ne donnaient pas de “jobs” aux étudiants.es. »

Par ailleurs, madame Roy salue l’engagement du Québec à faciliter l’accès aux études supérieures via la formation collégiale. « Mais pour se distinguer, Mérici doit faire valoir sa différence. Quelle est sa valeur ajoutée ? Nos petites classes nous permettent de connaître notre monde. Mais peu importe le cégep, je suis une professeure de cœur,convaincue que partout les professeurs.es s’occupent de leurs étudiants.es. Les étudiants.es en difficulté ne sont pas laissés à eux-mêmes à Méricini ailleurs. Nos étudiants.es à Mérici ont des cotes R élevées qui leur donnent accès à des programmes contingentés à l’université. Nos programmes techniques en tourisme, hôtellerie et restauration sont aussi une bonne marque de commerce. Mais la difficulté est vraiment de faire comprendre que Mérici n’est pas un collège choisi par défaut ou encore un collège où tu n’as pas ta place. Le défi est de réussir à traduire cela à une démographie différente et dans un contexte propre à Québec. »

Le plus gros challenge de madame Roy sera donc le repositionnement de Mérici. « Comme toute entreprise, nous devons faire attention à notre image. En tant que spécialiste en développement de programmes, je crois que Mérici doit miser sur sa carte de programmes pour se distinguer. Mon doctorat en technologie éducative m’amène aussi à soutenir une pratique enseignante éthique pour suivre nos étudiants.es à l’extérieur de la classe et à offrir une éducation plus inclusive. » Pour madame Roy, l’enseignement traditionnel en classe n’est plus d’actualité, l’innovation pédagogique passe par la technologie.

D’autre part, la nouvelle directrice générale est bien consciente de la concurrence sur le territoire de la Capitale nationale. Alors que les établissements de Montréal débordent, les collèges de Québec se disputent encore la clientèle étudiante. Les récents resserrements en matière d’immigration freinent le recrutement d’étudiants.es internationaux. Mais madame Roy en connaît bien les effets pour l’avoir vécu en 2024 dans l’Ouest canadien.

La nouvelle directrice générale a d’ailleur samorcé rapidement son plan d’action. Un virage important qui devrait amener de nouveaux programmes et susciter davantage d’inscriptions. « Le repositionnement de Mérici est essentiel. Nous offrons du fantastique, nous avons d’excellents professeurs.es et des étudiants.es qui graduent. Des gradués qui sont à Québec, au Canada et à l’international. Il faut que nous disions pourquoi ils vivent une expérience différente à Mérici. Et cela passe par la communication. »

Madame Roy arrive à point nommé dans une équipe de direction récemment recomposée. Elle a aussi consacré du temps à chaque membre du personnel. « J’ai rencontré personnellement tout le monde, à l’exception de quelques chargés de cours. J’avais besoin de les connaître, de leur demander comment ça allait, de savoir ce que je pouvais faire pour chaque personne et pour leur équipe. Je l’avais fait en ligne dans l’Ouest pendant la pandémie et je sais que c’est important et rassurant. Dans mon discours de la rentrée d’automne 2025, j’ai vraiment mis en valeur notre communauté. Chaque membre du personnel fait partie de la gang. C’est l’avantage d’être un plus petit collège. »

En début de session, madame Roy s’est aussi adressée aux étudiants.es en insistant sur leurs responsabilités. Elle leur a rappelé que toute une équipe était là pour les soutenir et qu’ils faisaient partie de la famille Mérici. Mérici est une communauté. Pas dans un sens religieux, les Ursulines ont quitté depuis longtemps. « Mais le sens de la communauté est resté et Mérici a un impact sur la vie des gens. Je crois à la durabilité. La gestion durable, ce n’est pas seulement recycler, c’est dans la manière de traiter les personnes. » affirme-t-elle avec conviction.

Nul doute que l’approche collaborative que privilégie madame Roy lui sera utile. Notamment pour tisser des liens avec les autres directions d’établissements, des postes qu’occupent plusieurs femmes au Québec. « Bien que j’aie beaucoup de respect pour les gens de l’Alberta et des Prairies canadiennes, il faut avouer que c’est beaucoup plus traditionnel et moins diversifié. Là-bas, cela a été difficile de prendre ma place comme femme gestionnaire québécoise francophone. Cela dit, je n’inclus pas la Colombie-Britannique. Mais le Québec a une longueur d’avance, c’est certain. »

 

 

 







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